« J’ai besoin d’objectifs pour me surpasser et j’aime forcer », explique tout de go le jeune homme qui, à 26 ans, compte déjà un palmarès digne de ses ambitions. C’est en classe de seconde en section sports études athlétisme à Clermont-Ferrand, qu’Alexis comprend que le 3 000 m steeple sera « sa » discipline, difficile et plus ludique qu’une course à plat. Les aptitudes naturelles du sportif, footballeur entre 8 et 13 ans, correspondent aux exigences de ce sport individuel qui va le conduire aux quatre coins du monde.
Une première sélection en Équipe de France en 2015 le fait s’envoler en Colombie pour le championnat du monde cadet. « Cette très belle expérience m’a boosté ! » Soutenu par son coach, Jean-François Pontier, toujours à ses côtés, le compétiteur enchaîne les titres dont ceux de vice-champion d’Europe junior en 2017 en Italie et vice-champion d’Europe espoir deux ans plus tard en Suède. Un podium au championnat de France à Angers en 2021 et une performance de 8 minutes 18 secondes en mai 2021 le qualifient pour les Jeux olympiques de Tokyo.
Franchir tous les obstacles
Une aventure hors du commun qu’Alexis souhaite ardemment reconduire cette année à Paris. Les qualifications ont lieu le 30 avril prochain au meeting d’Espagne et le 30 juin au championnat de France à Angers. Une préparation intensive depuis décembre dernier occupe le jeune athlète à plein temps avec 10 à 12 entraînements par semaine, 3 séances de kiné, de la cryothérapie, un apprentissage mental, un suivi nutritionnel… Une partie de ce programme s’est tenue au Kenya, « le pays de la course à pied », à 2 400 m d’altitude.
C’est dans la ferme de son père, Didier, éleveur laitier et producteur de saint-nectaire AOP, à Chanterelle dans les monts du Cantal qu’Alexis aime se ressourcer. « Je suis fier de mes racines. Et j’aime les vaches. » Au point d’envisager de s’installer sur l’exploitation au terme de sa carrière de sportif de haut niveau. « L’idéal serait après les JO de 2028 aux États-Unis », confie le jeune homme, très animalier depuis l’enfance. Une fierté de plus pour son père qui va l’encourager sur bon nombre de compétitions internationales. Sa mère est elle aussi un soutien indéfectible. Modeste et altruiste, Alexis est sollicité par plusieurs établissements scolaires de la région pour présenter son parcours de vie aux jeunes. « On peut réussir si on s’en donne les moyens par le travail et la ténacité. Je les encourage à vivre leurs envies. »