« Faire avancer sans jamais bousculer. » C’est Laurent, son mari, qui résume le mieux le caractère et la volonté de sa femme, Nathalie Masbou. Vice-présidente de la communauté de communes du Grand-Figeac en charge des questions environnementales, madame Masbou parle d’un « cheminement dans la continuité de [son] engagement agricole ». En effet, la Lotoise a présidé Bio 46 en 2014 puis Bio Occitanie en 2017, a fait partie du bureau du Syndicat des producteurs de Rocamadour, est membre du bureau de l’Institut technique de l’agriculture bio… Elle assure : « Moi, ce que j’aime, c’est avoir les mains dans le cambouis. »

« Une attirance pour la terre »

Déformation professionnelle, sans doute, pour cette ancienne ébéniste. Mais celle qui a « toujours eu une attirance pour la terre » reprend la ferme de ses beaux-parents, en 2004, à Cajarc. Une structure, convertie en bio cinq ans plus tard, qui compte aujourd’hui 100 chèvres et une fromagerie.

« C’est une exploitation moyenne qui nous permet d’avoir quatre salariés. De quoi me libérer du temps et faire en sorte que mon mari ne prenne pas tout sur lui », se félicite-t-elle. Un modèle construit à deux : « J’ai le soutien de mon époux et je l’en remercie largement », sourit délicatement Nathalie. « Faire avancer, sans jamais bousculer »… y compris la famille. Ses deux fils travaillent d’ailleurs également dans une fromagerie artisanale mutualisée avec l’exploitation.

Une « écolo » apolitique

Expérimentée, volontaire mais jamais autoritaire, Nathalie assure : « A Bio 46, nous n’avons jamais été dans la critique ouverte. Nous avons toujours préféré proposer des pistes d’action. » Et ça fonctionne : la bio s’est développée dans le département et Bio 46 avec. « Et toujours en étant asyndicale, ajoute son Laurent. Au début, Bio 46 était beaucoup tourné “Conf'”, maintenant c’est 50-50 avec la FDSEA. »

« Sans étiquette », Nathalie l’est aussi politiquement. De son ton presque monocorde, l’éleveuse caprine de 54 ans affirme : « Sur un département comme le Lot, il faut être unis pour être reconnus à un échelon supérieur. Ce côté apolitique me permet aussi de garder une certaine indépendance. Tout en assumant d’agir pour une gauche unie. » Avec, toujours, l’écologie comme moteur.