« En novembre 2022, j'ai participé, en tant qu’observateur, pour la FNSEA, à la Cop 27 (1) qui se déroulait en Egypte. Je les ai toutes suivies, depuis celle de Paris, en 2015. J’étais sur place à Charm el-Cheikh avec un collaborateur du syndicat, pendant six jours, sur les quinze de la Conférence, en ciblant ceux qui m’intéressaient.

C’est assez impressionnant, la Cop réunit dans un même lieu, en même temps, environ 3 000 personnes de plus de 150 pays, qui peuvent échanger, participer à des tables rondes, sur des sujets très divers. C’est un des rares lieux où autant de gens différents peuvent s'exprimer. Tous les participants sont convaincus par le sujet du climat, il n’y a pas de climatosceptiques.

Nous avons eu l’occasion d’échanger avec les négociateurs, ceux qui participent aux discussions officielles, et n’avons pas eu l’impression de parler dans le vide. Ils nous écoutent et le dialogue nous semble constructif. Je n’ai pas été trop gêné par la langue.

Toutes les discussions se déroulent en anglais, mais un anglais pas trop compliqué à comprendre, assez technique et parlé par des personnes de toutes les nationalités.

« La vision de l'agriculture y était plus dynamique qu'en France »

Pour la première fois l’agriculture était abordée comme un sujet à part entière. C’est primordial car celle-ci est “victime” du changement climatique et la question de la souveraineté alimentaire est hyper-importante dans de très nombreux pays.

L’agriculture “cause” une partie des émissions de gaz à effet de serre, 20 % à l’échelle de la planète. Or, elle ne reçoit que 3 % des investissements en faveur du climat. L’agriculture est aussi “solution”, ne serait-ce qu’en séquestrant du carbone dans les sols. Sur place, nous avons perçu une vision très dynamique et positive de l’agriculture, alors qu’en France, elle est bien souvent montrée du doigt.

Nous avons aussi eu l'impression que notre présence servait à quelque chose. Pour la première fois, l’agriculture figurait dans le texte final. La Cop donne le cap, les décisions prises sont fortes. Si manquement il y a, il ne vient pas de la Conférence, mais des Etats qui n’appliquent pas forcément leurs engagements. »

(1) Conférence des parties (COP) à la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques.