Fanny et Bruno Barbe sont deux anciens militaires. Ils sont aujourd’hui éleveurs de bovins allaitants biologiques basés sur les hauts de Ramonchamp au lieu-dit La Colline (Vosges). Pour le travail d’exploitant agricole, le couple tire profit de son expérience dans l’armée. Et si les deux métiers, à première vue très opposés, étaient faits pour s’entendre ?

Ils ont raconté, le lundi 27 février 2023 au Salon international de l’agriculture à Paris, leurs parcours professionnels et leurs arrivées dans le monde agricole, à l’invitation de l’Anefa, l’Association nationale de l’emploi et formation en agriculture, à l’occasion d’un échange sur la reconversion professionnelle.

Des qualités similaires

À la question "Que vous apporte votre passé de militaire dans votre profession actuelle ?", le couple répond spontanément. Le goût de l’effort et la faculté d’adaptation dans chaque situation sont mis en avant. « Quand on est agriculteur, on doit tout faire en même temps ! On fait six ou sept métiers à la fois en passant de paysagiste à vétérinaire et mécanicien », étaye Fanny Barbe.

Une force pour le couple qui a appris à jongler avec les imprévus et à garder son sang-froid.  « Une journée d’agriculteur ne se déroule jamais comme prévu. On arrive à s’adapter en fonction de la météo et à gérer les problèmes au sein de l’élevage. »

Quoi d’autre ? La faculté physique est une ressource non négligeable dans la profession de producteur. « Cela m’a beaucoup servi d’être passée par l’armée, notamment dans la manutention et pour l’endurance au quotidien », renchérit l’éleveuse.

© Michel Laurent - Bruno Barbe (à gauche) et Fanny Barbe (à droite) sur leur exploitation.

Des drapeaux aux champs

Après vingt ans dans l’armée de terre, Fanny Barbe s'est armé de courage pour se lancer dans l’aventure agricole en 2017. Avec un brevet professionnel de responsable d’exploitation obtenu à distance, le projet de la ferme du Dahu Barbu se concrétise.

De son côté, Bruno Barbe poursuit sa carrière de militaire comme pilote d’hélicoptère, à 200 kilomètres de la ferme, et il enfile sa casquette d’agriculteur durant son temps libre. Un challenge conséquent pour le duo, mais vite contrebalancé par leur expérience commune sous les drapeaux. « Quand on a fait vingt ans d’armée on peut tout faire ! S’occuper de 60 bovins, c’est beaucoup plus simple que de gérer 1 200 personnes », s’amuse Fanny Barbe. Désormais, l’exploitation marche au pas avec l’obtention du label "haute valeur environnementale" (HVE) et sa récente association avec un chef étoilé.