Rééquipement fastidieux à ses débuts, le télégonflage s’est peu à peu simplifié. Il est devenu au fil du temps une simple option pour certains tracteurs. Passées les contraintes, les bénéfices de la solution sont indéniables notamment sur les tracteurs. Avec cette technologie, l’opérateur peut modifier la pression de ses pneumatiques rapidement et ergonomiquement. Il bénéficie ainsi d’une pression optimale au travail et d’une pression taillée pour la route. La première permettra de limiter le tassement et maximiser l’adhérence. La seconde offrira un meilleur confort et limitera l’effort de roulement. Dans les deux cas, la consommation de carburant et l’usure des pneus seront optimisées. Ce système, vu comme une alternative au jumelage ou à la chenille, représente un coût, qu’il convient de mettre en parallèle de ses avantages. Il sera d’autant plus pertinent avec des pneumatiques IF (Improve Flexion) ou VF (Very Improve Flexion), qui peuvent recevoir plus de charge à pression égale, ou une pression plus faible à charge égale. Ils sont également munis d’une plus grande capacité de déformation, une propriété intéressante lors d’une utilisation à basse pression.
Intégré ou semi-intégré
L’une des problématiques du télégonflage, c’est la gestion des tuyaux qui apportent l’air dans les roues. Sur ce point les constructeurs ont développé des solutions de plus en plus intégrées. Les tuyaux passent alors directement dans la jante pour alimenter la roue, ce qui limite les risques d’arrachement. Sur les versions externes, les tuyaux sont montés sur les ailes ou les garde-boue. Ils alimentent les roues en passant par l’extérieur des jantes et sont branchés à un raccord tournant.
Selon les modèles et les constructeurs, plusieurs installations sont proposées. Le circuit peut être complètement intégré à l’avant et l’arrière. À ce jour, peu de tracteurs sont équipés ainsi, c’est le cas des Fendt dotés du VarioGrip et de la série 8R chez John Deere avec leur CTIS (Central Tyre Inflating System). La solution la plus couramment montée d’usine, reste la « semi-intégré ». Le dispositif est alors interne pour les roues arrière et externe pour les roues avant. Pour équiper un tracteur d’occasion, le plus simple et le moins onéreux, restera l’installation de circuits externes.
Piloté depuis le terminal
Si la gestion du télégonflage s’est toujours faite depuis la cabine, son ergonomie a évolué. La commande peut aujourd’hui être intégrée directement dans le terminal de la machine grâce à l’Isobus, si la solution est compatible. L’opérateur retrouvera toutes les commandes dans son terminal. Le changement de pression se pilote alors depuis l’écran, avec un affichage simultané de la pression demandée et de la pression réel. Certains logiciels intègrent également une sécurité qui, à partir d’une certaine vitesse, active le gonflage d’urgence en cas de pression trop faible. Des boîtiers dédiés au système sont également proposés, ils offrent moins de fonctions que le système via Isobus.

L’air du tracteur ou du compresseur
Pour fonctionner, le télégonflage nécessite de l’air comprimé. Le plus souvent, elle est reprise sur le circuit de freinage pneumatique installé d’origine sur le tracteur. Ce montage est moins coûteux qu’un système avec compresseur annexe, mais possède aussi moins de débit. Par exemple, il faudra environ 15 minutes pour augmenter la pression de 1 bar sur un tracteur doté de pneumatiques en 710/75 R42 à l’arrière et 650/75 R32 à l’avant.
Pour les utilisations les plus intensives, comprenant de nombreux cycles route/champs, pour les personnes désirant de la rapidité, ou lors d’applications nécessitant un grand volume d’air, un compresseur externe peut-être installé. Cette solution propose un débit plus élevé et donc une gestion de la pression plus rapide. Elle est notamment montée sur les ensembles tracteurs/tonnes et tracteurs/remorque. Le compresseur peut alors être installé sur le tracteur ou sur l’outil et alimente les deux véhicules.