Générations Futures vient de publier son nouvel outil de cartographie des achats de pesticides en France. Cette dernière est basée sur les données d’achats des pesticides disponibles dans la Banque nationale des ventes de produits phytopharmaceutiques par les distributeurs agréés ou BNV-D. Le dernier jeu de données disponible est celui de 2022.

(© Générations Futures)

Des filtres sélectionnables

L’association, qui avait déjà publié des cartes départementales avec le même jeu de données, explique que la nouveauté réside dans les filtres qui peuvent être appliqués : par année allant de 2015 à 2022, par substance ou par catégorie de substance. La recherche peut aussi se faire par tonnage brut ou rapportée à la SAU (surface agricole utile).

Il est ainsi possible de trier ces données en fonction de leur type d’action : herbicide, fongicide, insecticide et régulateur de croissance mais aussi par substances autorisées ou non en agriculture biologique.

L’autre possibilité est de sélectionner leur classement « toxicologique » par exemple, les molécules candidates à la substitution, les CMR1 et/ou CMR2 (cancérigène mutagène ou reprotoxique de niveau 1 et/ou 2), les perturbateurs endocriniens, les Pfas (substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées, également appelées « polluants éternels » du fait de leur persistance dans l’environnement) ou les substances très toxiques pour les milieux aquatiques et celles contaminant les eaux souterraines.

Eure-et-Loir, Marne et Somme

L’association environnementale estime que « si la Gironde est le département avec le tonnage global le plus important, l’Eure-et-Loir, la Marne et la Somme apparaissent comme des départements où les achats de substances préoccupantes pour la santé humaine et l’environnement sont importants ».

Selon elle, cette carte « met également en évidence des limites structurelles dans les données disponibles : l’absence de registres d’épandage consultable par le public ne permet pas pour le moment une connaissance fine de l’utilisation des pesticides à l’échelle de la parcelle et donc susceptibles d’exposer les populations riveraines. »

Aller jusqu’au code postal

« À terme, de nouvelles fonctionnalités seront proposées dans quelques semaines avec des courbes de tendance mais également une ou des cartes à l’échelle du code postal, voire de la commune », précise l’ONG. Elle informe toutefois sur ce dernier point que les données actuelles rendent complexes la réalisation d’une telle carte, qu’elle ne renonce pas pour autant à faire.