Dans un rapport rédigé en mai 2023 mais publié le 3 juin 2024, le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) propose un certain nombre de recommandations sur la production d’alternatives non chimiques en protection des cultures. L’objectif est de « passer d’une gestion de crise a posteriori des retraits à une gestion raisonnée par anticipation », indique le CGAAER.
Depuis sa rédaction il y a un an, le rapport a permis d’alimenter la conception et la mise en œuvre du Parsada, le plan d’action stratégique pour l’anticipation du potentiel retrait européen des substances actives et le développement de techniques alternatives de protection des cultures.
Prioriser les zones à enjeu
Grâce au retour d’expériences des acteurs intervenant dans d’autres plans d’action (glyphosate, néonicotinoïdes et phosmet notamment), le CGAAER a identifié des conditions de réussite et des obstacles éventuels. Les recommandations qui découlent de ce diagnostic portent notamment sur :
- La mise en place d’un dispositif de déclenchement des plans d’action plusieurs années en amont des retraits, afin de prendre en compte le temps nécessaire à la recherche et à la mise à disposition d’alternatives ;
- La prise en compte des cultures mineures dans les plans d’action, notamment via des plans transversaux ;
- Étudier la possibilité de créer un « dispositif normalisé d’évaluation », à l’image de ce qui se fait pour les autorisations de mise sur le marché des produits phytosanitaires de synthèse, afin de donner davantage de « confiance » aux solutions non chimiques ;
- Donner la priorité, en termes de déploiement et d’accompagnement des alternatives, à des zones spécifiques, (proximité des riverains, cours d’eau, aires protégées…).
Le CGAAER émet également des recommandations d’ordre plus « opératoire » pour « décrire et guider l’action du ministère », telles que le mode de gouvernance, les financements, la gestion des aspects chronologiques…