Ils sont chercheurs, mais également agriculteurs, médecins, agronomes, ou enseignants, experts dans leurs domaines, auteurs d’études et d’articles scientifiques.

 

Loin des controverses lancées par la presse et l’opinion, avec cette tribune, le collectif No Fake Science souhaite rappeler que la communauté scientifique s’accorde sur de nombreux faits. Et il invite les journalistes à traiter les résultats de la science comme ils le méritent : des données vérifiées et objectives.

Ce que l’on sait…

Parmi les sujets qui font l’objet d’un traitement inégal selon les auteurs, l’agriculture figure en bonne place. En s’appuyant sur les résultats de l’Efsa, de la FAO et de l’Anses, la tribune répète que « les différentes instances chargées d’évaluer le risque lié à l’usage de glyphosate considèrent comme improbable qu’il présente un risque cancérigène pour l’homme ».

 

Concernant les OGM, les scientifiques soulignent encore, en citant l’OMS, que « le fait qu’un organisme soit génétiquement modifié (OGM) ne présente pas en soi de risque pour la santé ».

 

À ces éléments s’ajoutent d’autres rappels sur le changement climatique, « réel et d’origine principalement humaine », ou sur les vaccins, dont la balance bénéfice/risque « est sans appel en faveur de la vaccination », ainsi que sur le nucléaire, « une technologie à faible émission de CO2 ».

… et le reste

La tribune a le mérite de soulever un point de méthode : les journalistes ne peuvent tordre les données scientifiques pour les faire entrer dans les angles de leurs articles. Mais aujourd’hui, sur de nombreux sujets, les scientifiques ne peuvent pas encore aider les médias. « Il existe des questions qui n’ont pas conduit à un consensus clair, voire qui restent sans réponse », reconnaît la tribune.

 

Si le glyphosate n’est pas cancérigène, faut-il abandonner les recherches concernant ses effets sur les micro-organismes du sol (1) ? Si les OGM ne présentent pas de risque pour notre santé, en ont-ils pour les écosystèmes (2) ?

 

La tribune appelle à revoir « la place de l’information scientifique dans nos médias ». Là où la science n’a pas de réponse, plutôt que de chercher des faits inexistants, mieux vaut effectivement le reconnaître clairement. Mais dans les zones d’ombre, nous en serons toujours réduits à nos sensibilités, à nos opinions, à nos doutes. Alors, faute de mieux, continuons à débattre.

1. Environmental and health effects of the herbicide glyphosate, A.H.C. Van Bruggen et al./Science of the Total Environment 616 – 617 (2018) 255 – 268

2. Environmental risks from the release of genetically modified organisms (GMOs) – the need for molecular ecology, M. Williamson, Molecular Ecology (1992) I, 3-8.