Alors que les agressions d’agriculteurs en lien avec l’utilisation de produits phytosanitaires se multiplient, la plus récente concernant un producteur d’olives bio, le collectif Sauvons les fruits et légumes de France (1) s’étonne ce 11 avril 2019 de la communication de certaines associations environnementalistes « dont le contenu pourrait pousser à des incidents majeurs ces prochains mois. »

Des « riverains trompés »

Les dernières agressions d’un céréalier au début de mars dans l’Ain et d’un producteur d’olives bio le 8 avril dans les Bouches-du-Rhône, révèlent la situation de plus en plus tendue dans nos campagnes. « Certains riverains, trompés par les déclarations partielles ou erronées d’associations environnementalistes, en viennent aux mains dès qu’un pulvérisateur est aperçu dans un champ, affirme le collectif. Peu importe d’ailleurs la substance que l’agriculteur épand : fertilisant, produit phytosanitaire bio ou conventionnel. Cette atmosphère lourde est alimentée quasi quotidiennement sur les réseaux sociaux par des associations ou des collectifs justifiant ce genre de comportement par des affirmations caricaturales. »

Stratégie délibérée et dangereuse

Selon le collectif, la dernière brochure de l’association environnementaliste Générations futures « Riverains Victimes des pesticides » conforte délibérément une communication anxiogène. « Si elle prend bien garde d’appeler à la discussion entre riverains et agriculteurs, son contenu (témoignages non sourcés, données de prévalences de maladies contradictoires et sorties de leur contexte, etc.) est construit afin d’ériger chaque riverain en contrôleur des pratiques agricoles en lieu et place des autorités compétentes », estime ce dernier.

 

Après l’association Eaux et Rivières de Bretagne qui invite les riverains à la délation de pratiques pourtant parfaitement autorisées (pour recenser l’emploi d’herbicides non sélectifs), il est à parier que les violences déjà observées vont se multiplier avec un risque d’un incident majeur. Le collectif dénonce cette stratégie délibérée et dangereuse. Face à des associations souhaitant prendre la place des autorités sanitaires et de contrôle compétent, le collectif Sauvons les fruits et légumes de France appelle l’État à réaffirmer son autorité et à ne pas céder aux pressions anxiogènes.

(1) Le collectif Sauvons les fruits et légumes de France rassemble des producteurs travaillant en agriculture biologique et raisonnée.