« Le glyphosate est un produit dangereux, c’est pour ça que le gouvernement souhaite en sortir en 2021 », a déclaré Didier Guillaume jeudi 16 mai 2019 lors d’une interview sur Europe 1.
Interrogé sur les propos polémiques du sénateur Pierre Médevielle affirmant que le glyphosate est moins cancérogène que la charcuterie ou la viande rouge, le ministre de l’Agriculture invoque le principe de précaution. « Je ne veux pas comparer la viande rouge et le glyphosate. Les cigarettes sont totalement cancérogènes, on ne les interdit pas. Donc la prohibition n’est pas le sujet. C’est le principe de précaution qui doit s’appliquer. »
« C’est une médaille que j’affiche à ma veste »
Si le ministre ignore le rôle du lobbying de Monsanto pour retarder l’interdiction du glyphosate dans le monde, ce n’est certainement pas le cas en France, selon lui. « En ce qui concerne la France, il n’y a pas de pressions, je ne vois pas qui mettrait des pressions. Nous décidons d’interdire le glyphosate, nous ne demandons pas l’avis de M. Monsanto ou M. Bayer. »
Concernant le fichage, qu’il qualifie de « scandaleux », des opposants au glyphosate par Monsanto, Didier Guillaume se félicite de figurer parmi les détracteurs du produit. « C’est une médaille que j’affiche à ma veste. Je suis assez content d’être détracteur de ce produit, moi qui ai fait de mon département le premier département bio en France. »
Bientôt un fonds d’indemnisation pour les phytos
« La France va être le premier pays au monde à sortir du glyphosate et à faire baisser sa dépendance aux produits phytosanitaires en 2025 de 50 % », a insisté Didier Guillaume. L’ampleur de la tâche est grande. En effet, le premier plan Ecophyto mis en place en 2008 n’avait pas été à la hauteur de ses ambitions.
Le ministre a récemment rencontré Paul François, céréalier français qui a gagné un procès de longue haleine contre Monsanto. « Ce qui m’importe, c’est qu’aujourd’hui la justice, lorsqu’il y a des maladies avérées, fasse son œuvre et condamne. La France va mettre en place un fonds pour les phytos pour indemniser les agriculteurs victimes des maladies professionnelles. C’est très important. Ce sera unique. Les avancées que nous avons faites à ce gouvernement pour interdire le glyphosate, pour arrêter la dépendance aux produits phytosanitaires, pour faire en sorte de reconnaître les maladies professionnelles…, ce sont d’énormes avancées. »