« À travers le débat sur les pesticides, la société voudrait nous faire croire que moins l’agriculture produit et plus elle est propre », lançait Maxime Charpentier, président de la chambre régionale d’agriculture Grand Est en introduction de la conférence. Or des alternatives aux phytos existent. Côté recherche, l’Inra de Dijon a testé un système zéro herbicides pendant dix ans, avec une gestion des adventices réussie sur le long terme. Il a aussi expérimenté des systèmes sans pesticides (RésOpest) sur tout le territoire.

L’agronomie en alliée

Première conclusion : un allongement important des rotations est un passage obligé avec parfois l’introduction de cultures mineures. Autre piste développée à l’université de Lorraine : la gestion des bioagresseurs en maîtrisant les signaux qu’ils captent ou qu’ils émettent, ou en utilisant les interactions entre plantes.

 

La recherche privée n’est pas en reste. Ainsi CRD, Céréales Recherche et Développement (1) a isolé une souche de champignon ou de bactérie du sol présentant une bonne efficacité contre la fusariose, avec une réduction de l’indice de fréquence de traitement (IFT) et du taux de Don (déoxynivalénol). Le rendement de la culture est intermédiaire entre celui du témoin et celui de la modalité traité.

Des premiers résultats

Sur le terrain, des pratiques donnent déjà de bons résultats : un IFT réduit de 22 % en moyenne en cinq ans dans le réseau Défi Ferme en Lorraine et de 50 % dans le réseau Défi Expé, mais avec une augmentation du temps de travail et des charges de mécanisation.

 

L’exploitation du lycée agricole de Somme-Vesle (Marne) a également réussi à réduire son IFT de 50 % depuis 2008 tout en minimisant les pertes de rendement, sauf en pois de printemps, grâce à une combinaison de leviers : désherbage mécanique, variétés résistantes aux maladies, à la verse, labour pour certaines cultures…

(1) qui regroupe des coopératives céréalières régionales dans Agro-industrie recherches et développements (ARD).