Dans un rapport publié le 31 mai 2021, le service des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique a fait état des ventes et achats de substances actives phytosanitaires en France, pour l’année 2019.

 

Les données, issues de la banque nationale des ventes réalisées par les distributeurs de produits phytopharmaceutiques (BNV-D) ont été extraites en novembre 2020, mettant ainsi à jour la publication du ministère de l’Agriculture de février dernier.

 

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Effets de la redevance pollutions diffuses

Les ventes de substances actives (dont le biocontrôle et usages en agriculture biologique) s’affichent à 55 000 tonnes en 2019, soit une réduction de 36 % par rapport à 2018.

 

« Cela est probablement dû en partie aux achats anticipés à la fin de 2018 dans la perspective de l’augmentation du taux de redevance pollutions diffuses au début de 2019 », estime le rapport.

Évolution des ventes de substances actives. © OFB (2020) et SDES (2021) d’après la BNV-D
Évolution des ventes de substances actives. © OFB (2020) et SDES (2021) d’après la BNV-D

 

En revanche, entre les périodes de 2009-2011 et de 2017-2019, les ventes ont progressé de 11 %. Cela concerne particulièrement les fongicides (+25 %), herbicides (+8 %) et insecticides (+95 %).

 

Quant au glyphosate, ses ventes augmentent de 12 % entre 2009-2011 et 2017-2019 et suivent un mouvement similaire à celui des autres substances actives entre 2018 et 2019, en lien avec la redevance pollutions diffuses.

 

Après le soufre, le glyphosate se classe comme « la deuxième substance active la plus utilisée en France, avec 12 % du total des ventes sur la période de 2017-2019 », complète le service du ministère.

Recul des substances les plus toxiques

Les ventes de substances actives classées cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR) ont diminué de 11 % entre 2015-2017 et 2017-2019. Leur part a été réduite de moitié en 10 ans : de 28,3 % en 2009, elle passe à 14,3 % en 2019.

 

Des disparités existent entre les territoires : « 16 départements totalisent plus de la moitié de la quantité de substances actives classées CMR achetées sur la période 2017-2019 », indique le rapport. La Somme, le Pas-de-Calais et le Nord en sont les trois premiers acheteurs.