Julien Denormandie était interrogé sur la sortie du glyphosate promise par le président de la RépubliqueEmmanuel Macron en 2017, un sujet au menu du conseil de défense écologique qui s’est tenu le 27 novembre 2020 à l’Élysée. Une promesse sur laquelle le président de la République a dû revenir en janvier 2019.

« Un tiers des exploitations » a arrêté le glyphosate

Lors de son intervention sur RTL, Julien Denormandie a rappelé « qu’un tiers des exploitations agricoles a arrêté [d’utiliser du glyphosate], un autre tiers a diminué dans une grande proportion. Donc on a une transition indéniable qui est là, indéniable. Parfois, vous avez des impasses techniques, et, surtout, vous avez la question du financement. »

 

Et le ministre promet des avancées rapides sur le plan financier. Les modalités de cet accompagnement de la sortie du glyphosate « seront présentées dans les prochains jours au Parlement. On déterminera et les montants, et les outils, mais nous allons accentuer l’aide financière apportée aux agriculteurs pour accélérer cette transition [agroécologique, NDLR]. »

« Les agriculteurs paient pour le compte de la société »

Quel constat dresse le ministre ? « On a une société qui dit “il faut plus de transition agroécologique”, et la société a raison. Mais au même moment, on ne paye pas plus cher les produits issus de cette transition agroécologique. Et quelle est la difficulté à la fin ? C’est que ce sont les agriculteurs qui paient pour le compte de la société. »

 

« Sauf qu’aujourd’hui, quand vous êtes agriculteur, parfois, vous gagnez 10 000, 11 000, 12 000 euros par an, par an. Et donc nous allons accentuer l’aide financière aux agriculteurs pour financer cette transition. Vous voyez, la transition agroécologique, c’est extrêmement important, mais il faut prendre le sujet dans toutes ses composantes. »

Un sujet à « porter au niveau européen »

Autre piste envisagée pour accélérer la sortie du glyphosate, porter le débat au niveau européen. C’est ce dont « on a convenu à la demande du président de la République [lors du conseil de défense écologique, NDLR], explique Julien Denormandie. Ce qu’on fait nous au niveau national, il faut le porter au niveau européen. »

Il ne faut laisser aucun agriculteur sans solution

Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture

Julien Denormandie a rappelé que la prochaine échéance réglementaire européenne concernant le glyphosate est en 2022. « Il faudra qu’on arrive à dire de manière générale qu’on arrête dès lors que nous avons des solutions, insiste-t-il. C’est-à-dire qu’il ne faut laisser aucun agriculteur sans solution. »

 

Et d’ajouter que deux produits européens peuvent se retrouver sur les étals en ne répondant pas aux mêmes exigences réglementaires, et à des prix différents. Avec un consommateur qui ne sait pas forcément pourquoi. « Donc il faut porter le débat au niveau européen et c’est ce que nous allons faire. C’est une question de justice et d’équité. »