Ça y est, c’est acté. S’il était prévu que des dérogations à l’interdiction des néonicotinoïdes puissent être prises au cas par cas, les ministres concernés ont précisé qu’elles ne pourront s’appliquer qu’à des produits à base d’acétamipride. L’imidaclopride, substance active employée pour traiter les semences de céréales, est donc interdite depuis le samedi 1er septembre. Sont retirés Gaucho Duo FS (ou Ferial Duo FS), Gaucho 350 et Nuprid 600 FS (ou Matrero).

Ces produits avaient certes une efficacité sur certains ravageurs du sol (voir encadré onglet) mais l’imidaclopride représentait surtout un rempart très efficace vis-à-vis des pucerons et des cicadelles. Or ces derniers ont la particularité de transmettre des viroses très impactantes : la jaunisse nanisante de l’orge (JNO) pour les pucerons et la maladie des pieds chétifs du côté des cicadelles. « Il faut bien comprendre qu’il s’agit de maladies qui peuvent toucher parfois des parcelles entières, comme ce fut le cas durant la campagne 2015-2016 avec la JNO sur céréales, insiste Nathalie Robin, d’Arvalis. Il faut par conséquent cibler les insectes car il n’existe pas de moyens de lutte contre ces viroses. »

Lutte curative

Désormais, il n’y a plus de solutions équivalentes aux néonicotinoïdes. Curatifs, ils agissaient par systémie dès les premières piqûres d’insectes. Il est donc vivement conseillé de combiner la lutte indirecte (voir encadré) à la lutte phytosanitaire curative. Cette dernière nécessite de vérifier la présence des insectes pour intervenir le cas échéant en végétation avec une spécialité à base de pyréthrinoïde (voir tableau).

Il faut suivre de près les bulletins de santé du végétal régionaux dès la levée des céréales pour avoir une idée de l’activité des insectes. Mais la surveillance des parcelles, si elle n’est pas toujours aisée, reste primordiale. Elle aura lieu par beau temps, pour mieux observer les ravageurs sur les feuilles.

Le seuil d’intervention pour les cicadelles est fixé à 30 captures hebdomadaires sur piège englué jaune. Sur pucerons, le traitement est recommandé avant le stade tallage en présence de 10 % de plantes habitées au moins par un puceron ou s’ils sont encore observés au bout de dix jours, quel que soit leur nombre.

Comme la persistance d’action des produits est de 10 à 15 jours maximum et que les jeunes feuilles ne sont pas protégées, un second traitement peut s’envisager en cas de nouvelles infestations. Attention toutefois, car le nombre maximal d’applications varie de 1 à 3 selon les spécialités.Par ailleurs, Daskor 440 et Karaté K étant constitués d’un pyréthrinoïde ainsi que d’une autre molécule, Arvalis conseille de les employer en alternance avec les autres produits pour éviter l’apparition de résistance à cette famille.