À Condé-lès-Autry (Ardennes), les projets collectifs ne datent pas d’hier. La Cuma du village a été créée en 1987 et regroupe aujourd’hui une trentaine d’adhérents, principalement en polyculture-élevage. Le groupement s’est lancé en 2021 dans la production d’énergie photovoltaïque.
« Nous avions besoin d’espace pour stocker notre matériel et l’entretenir. Nous avons construit deux bâtiments de 1 000 m² côte à côte, sur un terrain vendu par la commune à un prix convenable, explique Luc Duthoit, président de la Cuma. Pour éviter que les cotisations des adhérents augmentent, nous avons cherché une solution pour autofinancer au maximum ces constructions. »
Les membres de la Cuma ont opté pour la pose de panneaux photovoltaïques. « La construction de ces deux hangars a coûté 700 000 euros, panneaux compris, amortissables sur vingt ans. La production d’énergie devrait représenter un chiffre d’affaires annuel de 37 000 euros », indique l’agriculteur.
Société spécifique
Sur le plan juridique, une Cuma ne peut pas produire de l’énergie. Il a donc fallu trouver un montage qui sécurise le projet sur le long terme. La Cuma a créé une SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle) dont elle est la seule actionnaire et présidente. Cette société possède les bâtiments et revend l’électricité produite. « Cette formule est rassurante car nous ne sommes pas engagés individuellement. De plus, les membres de la Cuma peuvent évoluer dans le temps, cela n’impactera pas le projet énergétique », analyse Germain Bossus, vice-président de la Cuma.
Pour les adhérents, il s’agit d’un projet structurant qui bénéficie à tous et notamment aux trois salariés, un mécanicien, un chef d’atelier magasinier et un apprenti. « L’atelier de 500 m² nouvellement créé apporte du confort dans le travail et nous permet d’être de plus en plus autonomes, détaille Luc Duthoit. Il y a toujours une personne sur place. Ces nouvelles installations sont devenues des lieux d’échanges et de rencontres. »