Réglementation Pac
Tout demandeur d’aides Pac s’engage à respecter les règles relatives aux bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE). La BCAE 8 implique notamment un certain pourcentage d'éléments non productifs (ENP) dans l’assolement. Deux options sont possibles : avoir au moins 4 % d’ENP (haies, bosquets, bandes enherbées, jachères…) ou avoir 4 % de cultures dérobées ainsi que 3 % d’ENP. « Nous préconisons le plus souvent des bordures de champs, explique Jean-Baptiste Caillard, conseiller en grandes cultures pour la chambre d’agriculture du Loiret. C’est assez simple à mettre en place et peu contraignant. Ce sont également des corridors écologiques intéressants pour la biodiversité. »
« Avec 5 % de jachères, soit un point de plus que les exigences de la BCAE 8, certains producteurs gagnent 2 points pour l’écorégime au travers de la voie des pratiques, poursuit Jean-Baptiste Caillard. La question se pose alors de savoir si on opte pour 1 % supplémentaire de jachères ou si l’on implante une culture de protéagineux. »
Pour rappel, la voie des pratiques implique une diversification des cultures, un maintien des prairies permanentes et une couverture de l’interrang. « C’est une contrainte supplémentaire lors du choix de l’assolement, note l’expert. Est-ce que je vais chercher deux points avec 5 ha de pois qui me rapportent peu ou faut-il rajouter 7 % de tournesol dans ma SAU et gagner un point ? »
« Chez nous, le choix de faire 5 % de jachères prédomine sur celui de faire 4 % de jachères et 5 ha de pois, continue-t-il. La culture de pois est intéressante agronomiquement mais reste peu rentable économiquement, à moins d’obtenir un contrat spécifique. »

Réglementation sur l’eau
La disponibilité en eau impacte également le choix des assolements et la possibilité de poursuivre l’irrigation. « Les quotas ont tendance à fortement diminuer, observe Jean-Baptiste Caillard. Sur la nappe de Beauce, le coefficient de réduction est de 0,66 cette année, soit des attributions d’eau réduites d’un tiers par rapport à 2022 ». Outre la réduction des volumes, l’augmentation du coût de l’électricité impacte également les charges d’irrigation. « Dans notre secteur, avec un coût de l’électricité multiplié par quatre, on est passé de 1,50 euros à 3 euros du mm. »
L’évaluation du seuil de prix de vente est nécessaire pour savoir s’il est judicieux de poursuivre l’irrigation sur une production. « Puis se pose la question des cultures à implanter pour remplacer le maïs ou le soja », continue l’expert.
Le maïs peut être substitué par une culture de tournesol ou de sorgho. « Ce sont deux cultures qui nécessitent peu d’intrants et dont le suivi technique est assez simple, souligne Jean-Baptiste Caillard. Leur introduction dans une rotation est efficace pour réduire la pression des adventices. » Ces cultures ne nécessitent pas ou peu d’investissement matériel supplémentaire. « Le tournesol peut être semé avec un semoir à maïs et récolté avec une coupe pour céréales, avec adaptation de plateaux, explique l’expert. Le sorgho est, quant à lui, semé et récolté avec du matériel à céréales ou à maïs. »
Toutefois, la culture de tournesol nécessite de pouvoir s’équiper d’un dispositif d’effarouchement. « À cause des dégâts, notamment d’oiseaux et de lièvres, environ 20 % des surfaces ont été détruites cette année », estime Jean-Baptiste Caillard. L’expert alerte également sur les débouchés en sorgho.