Installation « hors cadre », derrière un parent ou en Gaec familial : trois modèles de transmission. Pommes, poires, cerises, pêches, abricots, petits fruits de plein champ ou hors-sol : une diversité de productions. Ce 9 octobre 2025, de jeunes arboriculteurs du Rhône ouvraient les portes de leurs exploitations et de leur coopérative Sicoly, basée à Saint-Laurent-d’Agny, dans le Rhône, pour faire découvrir leurs métiers. Avec un espoir : recruter de futurs coopérateurs.
« Des exploitations à transmettre qui fonctionnent très bien »
« Le renouvellement des générations nous préoccupe, confie Patrick Reynard, président de la Sicoly. Pourtant, il y a de la valorisation. Il y a des exploitations à transmettre qui fonctionnent très bien et qui pourraient être reprises telles quelles. D’autres vergers sont vieillissants, mais comment continuer à investir dans son outil si on ne voit pas de repreneur intéressé ? »
Soutien financier et technique
Un peu plus de cinq ans après leur installation, Simon Mermet, Anthony Perrot et Grégoire Cote ne regrettent pas leur choix de vie. « L’appui de la coopérative, via son service technique et les aides financières, a été déterminant pour me lancer hors cadre », apprécie le premier. En Gaec avec ses parents sur une ferme diversifiée en gros fruits et fraises hors-sol, Anthony développe : « La Sicoly nous aide avec des avances de trésorerie et une aide à la plantation de vergers. Elle donne aussi accès aux programmes opérationnels de l’Europe, qui financent 50 % de certains équipements non aidés par la Région et le Feader : par exemple, les supports de culture dans les serres, les piquets et palissages des vergers. Et le service technique nous épaule et passe régulièrement faire des comptages de ravageurs. »
« La coopérative trouve des débouchés valorisants »
Grégoire voulait surtout se décharger de la vente : « Ce qui m’intéresse, c’est la production. La coopérative trouve des débouchés valorisants, comme le partenariat avec Blédina qui m’a permis de me lancer dans la poire avec un contrat sur quinze ans à prix garanti. » Il apprécie aussi les échanges entre producteurs : « On s’appuie sur l’expérience des autres. J’ai découvert la fraise hors-sol chez un adhérent et cela m’a convaincu d’en produire sur un hectare. Ceci à un moment où je cherchais à me diversifier après les ravages du gel de 2021 sur mes abricotiers. » Lui qui avait craint de ne pas pouvoir vivre de son métier est soulagé : « Je fais des heures mais j’arrive à me payer 3 000 euros par mois et à m’organiser pour partir en vacances. »
Anthony et ses parents, qui s’arrangent aussi pour prendre cinq semaines de vacances par an, font 10 % de leur chiffre d’affaires en vente directe. « Parce que c’est historique et qu’on aime le contact client, explique-t-il. On vend un peu plus cher, mais je ne suis pas sûr d’y gagner plus qu’en coopérative au vu du temps passé. »