"La FNB alerte les éleveurs [ndlr : de veaux de boucherie], qui sont contactés par leur entreprise concernant la certification environnementale, qu’il n’y a aucune garantie pour un niveau 2 (1) d’obtenir des aides Pac supplémentaires", indique le syndicat majoritaire des éleveurs de bovins viande dans un communiqué publié le mardi 18 octobre 2022.

Pourtant, d'après le syndicat, de plus en plus d'éleveurs de veaux de boucherie sont sollicités par leur entreprise d'intégration pour s'engager dans la certification environnementale de niveau 2. "Elles sont en train de revendiquer une Pac fantôme", s'insurge Laurent Boisset, président de la section du veau. 

Pour l'éleveur bovin en Corrèze, l'amalgame a été fait par certains après l'annonce de Tentriade lors de l'édition de 2022 du Space. La filiale française du groupe Van Drie (Pays-Bas) avait officialisé la reconnaissance d'équivalence au niveau 2 de la certification environnementale (CE2) pour sa "Charte Environnement Le Veau Responsable".

Une opportunité de marché à mesurer

Cette certification permet à l'entreprise de répondre aux besoins de la restauration collective, qui doit, selon la loi "Climat et résilience", intégrer à ses menus 50 % de matières premières sous signes de qualité ou certifiées "haute valeur environnementale" (HVE) dans ses approvisionnements. 

"Cette certification représente une opportunité d’ouverture de marché très importante pour les entreprises de l'aval, qui doivent donc assurer un retour de valeur", exprime la FNB. Le syndicat encourage ainsi les éleveurs certifiés ou ceux qui souhaitent l'être à négocier les prestations auprès des intégrateurs. 

Des niveaux d'engagement à bien différencier 

La voie de la certification est une des trois voies d'accès pour prétendre aux écorégimes de la future Pac. Trois démarches sont reconnues : les certifications "agriculture biologique", "HVE" (2) et "CE2+" (3). La certification doit être individuelle et porter sur l'ensemble de l'exploitation. De fait, "c’est l’agriculteur qui supporte les coûts de certification mais aussi les éventuels frais liés aux différentes mesures mises en place pour permettre à l’exploitation d’être qualifiée de "haute valeur environnementale" ", met en garde la FNB.

Avant de préciser "qu'aucun éleveur spécialisé sans terre ne pourra obtenir de certification "HVE", ni prétendre à l’écorégime" puisqu'il s'agit de paiements sur les terres admissibles de l'exploitation. 

> Pour en savoir plus, lire le dossier "Tout pour comprendre les nouvelles aides de la Pac" (17/10/2022)

(1) La certification environnementale de niveau 2 (CE2) correspond au respect par les éleveurs de 16 exigences réparties dans quatre thématiques (biodiversité, stratégie phytosanitaire, gestion de la fertilisation et gestion de la ressource en eau). Elle peut s’obtenir soit de manière individuelle, soit dans un cadre collectif, soit via la reconnaissance d’équivalence d’une démarche préexistante. Jusqu’au 31 décembre 2026, ce niveau de certification environnementale permet aux entreprises d’accéder aux marchés de la restauration collective qui doit respecter, selon la loi "Climat et résilience", 50 % de produits "durables" dans ses approvisionnements, explique la FNB.

(2) Pour accéder à l'écorégime de la future Pac, seul le niveau 3 de la certification "HVE" est reconnu. Il est fondé sur une obligation de résultat, avec un minimum de 10 points à atteindre dans les quatre thématiques précitées. La certification donne accès au niveau "supérieur" de l’aide, autour de 80 €/ha.

(3) La "CE2+" consiste à respecter les exigences du niveau 2 de la certification environnementale (CE2), soit 16 exigences "efficientes" pour l'environnement, ainsi que l'une des obligations de résultat suivantes : l'atteinte d'une des quatre obligations inscrites dans le HVE rénové, ou bien des exigences en matière d'agriculture de précision et d'engagement dans la ferme dans une démarche de recyclage des déchets d'exploitation. La certification ouvre droit à un paiement "standard" autour de 60 €/ha.