« Avant que je m’installe en 2005, ma mère élevait déjà des chevaux et des brebis hampshire qu’elle appréciait pour leur rusticité et leur esthétique, explique Nicolas Hamm, aujourd’hui à la tête d’une troupe de 330 mères. J’ai augmenté le cheptel ovin, construit une bergerie en 2020 et agrandi la SAU de 62 ha en 2021. »

Un agrandissement de 48 ha est prévu pour 2023. L’exploitation abrite également 35 vaches allaitantes et 35 chevaux de selle. « L’objectif est d’atteindre une autonomie maximale grâce à mon système d’exploitation à l’herbe, précise l’éleveur. Avec le changement climatique de ces dernières années, nous devons nous adapter à des printemps plus tardifs et à une prolongation possible du pâturage durant l’automne et l’hiver. »

Conduite en deux lots

La moitié du troupeau est mis en lutte à la mi-septembre pour des naissances à la mi-février dans la bergerie. Cette dernière dispose de 20 cases d’agnelage. Les brebis reçoivent du foin à volonté et 700 g par jour d’un concentré à 17 % de protéines. Elles sortent au bout de trois semaines. Leur régime passe à l’herbe pâturée et au foin à volonté. Le second lot agnèle en avril, également en bâtiment. Les brebis et leurs agneaux sortent une dizaine de jours plus tard. L’herbe est bien valorisée au moment des pics de lactation.

« La race est rustique, souligne Nicolas. Les brebis sont dotées de bonnes qualités maternelles et agnèlent sans problème. » Elles sont également de bonnes laitières. « Une mère nourrit deux agneaux sans besoin de biberon, poursuit l’éleveur. Les agneaux sont vifs et tètent facilement. » En 2023, 495 agneaux sont nés de 318 mises bas avec un taux de prolificité de 156 % et de 138 % en productivité.

Contrôle de croissance

Le contrôle de performances mis en place avec la chambre d’agriculture de l’Allier témoigne de la précocité des agneaux laitons. Deux pesées aux âge de types de 30 jours et 70 jours révèlent un poids moyen respectif de 14,4 kg et 28 kg, soit un gain moyen quotidien (GMQ) de 346 g entre les deux pesées. Les mâles sont vendus pour la viande entre 90 et 120 jours à un poids moyen de 40 kg vif (20 kg de carcasse à 8 €/kg net en 2022-2023) sans cahier des charges spécifique.

« J’ai réduit l’achat de concentré total à 35 tonnes par an depuis l’agrandissement de l’exploitation », rapporte Nicolas. Le pâturage d’hiver permet aussi à l’éleveur de diminuer la consommation de foin. « Notre schéma de sélection vise à préserver la rusticité de la race pour qu’elle s’adapte à tout type de climat, les qualités maternelles, la précocité des agneaux, la conformation avec notamment le développement des masses musculaires et la capacité à valoriser l’herbe. »