Avec le développement de l'agriculture biologique, la réduction des IFT et la multiplication des incidents climatiques, la charrue revient sur le devant de la scène. Toutefois, son utilisation est freinée par sa forte consommation de GNR, d’autant plus problématique en France que l’avantage fiscal va être réduit.

Face aux charrues réversibles à socs et versoirs, plusieurs constructeurs tentent, avec plus ou moins de succès de proposer des alternatives. Si la charrue Huber (lire l'encadré) semble trouver son public, certaines n’ont pas eu cette chance, comme la Blaxta de Charlier, une charrue avec des socs alignés. Aux Pays-Bas, le constructeur Steverink Techniek, spécialisé dans la culture des bulbes et tubercules, travaille sur une machine de labour qui n’a plus grand-chose d’une charrue.

Suivre les lignes de jalonnage

La Buttefly (papillon) est constituée de deux socs disposés en V de chaque côté du châssis. Chaque soc est précédé de trois disques. La combinaison des socs et des disques produits deux bandes de terre labourées. Chacune est reprise par un tapis à bande incurvé directement derrière le soc à patte d’oie, à gauche et à droite. Cette bande retourne le sol comme un versoir et place la terre retournée sur un deuxième tapis roulant.

Pendant ce temps, trois versoirs gauche et trois droit labourent le sol de chaque côté du centre de la machine. Le sillon central est fermé et un sillon final est créé à gauche et à droite. Il est ensuite refermé avec de la terre sur les tapis transporteurs. Visuellement, il n’y a donc ni sillon d’attaque, ni sillon final. Les fourrières sont donc nettes, sans W et il est possible de travailler en suivant les lignes de jalonnage.

La Butterfly intègre plusieurs tapis à bandes qui convoient la terre sur les côtés et la retournent. (©  Stevering)

Pas de labour dressé

Selon son concepteur, Wim Steverink, le Butterfly peut labourer des sols légers et lourds à une profondeur de 8 à 15 centimètres. Compte tenu de sa conception, il ne laisse pas un labour dressé, uniquement plat. Il a été testé à des vitesses pouvant atteindre 6 km/h. La machine laboure sur une largeur de 2,75 m. La commercialisation devrait démarrer d’ici au début de l’année 2024. Steverink Techniek annonce un prix entrer 40 000 et 45 000 euros, à condition que le prix des composants ne flambe pas.