En Ariège en particulier, là où la concentration des ours est la plus forte, « les témoignages de bergers qui rencontrent un ours sont de plus en plus fréquents et cela nous inquiète », souligne Franck Watts, responsable du dossier “ours” à la Fédération nationale ovine (FNO). Une expérimentation avec des bombes au poivre, une arme réglementée, est en cours sur des secteurs exposés au prédateur. Mais le moyen n’est pas adapté à la situation. »
Pour le responsable, il y a un vrai problème de sécurité publique. D’ailleurs, chez nos voisins de l’Union européenne, plusieurs drames se sont déroulés. Un randonneur français a eu la vie sauve en Italie mais une jeune Roumaine n’a pu s’échapper des griffes du prédateur et a péri, il y a une semaine, dans un secteur touristique des Alpes de Transylvanie.
Un ours tue une jeune randonneuse en Roumanie (11/07/2024)
Le berger se retrouve souvent seul et bien démuni face au plantigrade. « Certains nous racontent l’effroi qu’ils ont ressenti après avoir été chargés par un ours qu’ils avaient surpris en train de dévorer l’une de leurs brebis, raconte Franck Watts. D’autres sont obligés de suivre une thérapie pendant l’hiver pour supporter ces conditions de travail extrêmes. Car tout le monde ne peut pas se reconvertir, insiste-t-il. Et ce sont avant tout des passionnés de l’élevage et du pastoralisme. »
Même les mesures d’effarouchement sont régulièrement attaquées par les associations de défense des animaux et sont finalement peu installées.
Un problème de sécurité publique
« L’État minimise le danger, insiste Franck Watts. C’est un sujet tabou. Il n’a pas de solution. Tant que la régulation ne sera pas mise en place, le risque pour les bergers augmentera. » Mais le statut de protection stricte de l’animal l’interdit.