« Les bergers pyrénéens victimes des attaques d’ours ne sont pas suffisamment considérés par l’État », lance David Eychenne, de la Confédération paysanne. Exploitant en Ariège, David Eychenne a suivi la réunion du Groupe national ours pour la Confédération paysanne le 22 novembre 2023.
Le 15 décembre, il regrettait aussi de n’avoir pas encore été reçu par le préfet coordonnateur en charge de la politique de l’ours depuis le printemps 2023 alors que la Confédération paysanne a formulé de nombreuses propositions écrites pour améliorer la situation des bergers face au prédateur.
Un sentiment de mépris
David Eychenne ressent un certain mépris de la part de l’État, car la prédation de l’ours n’occasionne pas encore suffisamment de dégâts, comparativement au loup. 70 % des dommages sont concentrés sur moins d’une vingtaine d’estives dans le sud-ouest du département de l’Ariège.
« Nous pensons qu’il est important de renforcer les connaissances sur le prédateur, ajoute-t-il. Il serait intéressant de comprendre pourquoi certaines estives situées dans la zone où les ours sont présents en grand nombre, sont moins attaquées que les autres alors qu’elles bénéficient toutes du même triptyque des moyens de protection (surveillance, parc de nuit, chien de protection). »
Évaluer les moyens de protection
Le représentant de la Confédération paysanne ariégeoise salue toutefois le projet d’une étude qui devrait se dérouler en 2024 et qui concerne l’évaluation des moyens de protection. « Nous reconnaissons aussi le travail des services de l’État en ce qui concerne des arrêtés d’effarouchement, ajoute-t-il. Le temps de l’administration est toutefois souvent en décalage avec l’urgence de nos besoins. »
C’est le cas du réseau téléphonique. Beaucoup d’estives sont encore en zone blanche. « Nous savons d’ores et déjà que la situation devrait s’améliorer, mais la Draf nous a indiqué qu’il faudrait attendre au moins deux ans », s’inquiète-t-il.
La deuxième brigade de l’Office français de la biodiversité (OFB) installée à Rodez (Aveyron) est toujours très éloignée des estives où sévissent les ours, regrette la Confédération paysanne. « Il n’est pas facile de faire les déclarations dans les délais (72 heures) sur les estives éloignées, souligne David Eychenne. Et les bergers ont bien d’autres tâches à accomplir que de relever les points GPS des attaques. »
Un statut pour le chien de protection et l’installation des cabanes pour les bergers pour lesquelles les crédits ont été ouverts, sont des dossiers qui devraient avancer plus rapidement, selon le responsable syndical.