« Considérant que l’introduction de l’ours est dangereuse, inopportune et incompatible avec les activités pastorales et touristiques… Considérant que la commune d’Ustou ne peut tolérer plus longtemps la présence illégale de prédateurs introduits par l’État, sans procédure de consultation… Est interdite la divagation des ours sur tout le territoire de la commune », stipule l’arrêté pris vendredi par Alain Servat, le maire DVG du village d’Ariège de 300 habitants.

Chacun ses responsabilités

« J’interpelle l’État par rapport à la responsabilité qu’il peut y avoir sur la divagation des ours sur le territoire. C’est tout, expliquait l’élu sur l’antenne de RTL ce matin, le 7 août 2017. Moi, je m’enlève toute responsabilité aujourd’hui. L’État prend la responsabilité de réintroduire des ours, je ne prendrai pas la responsabilité des catastrophes qu’il peut y avoir sur mon territoire. »

« Je me protège par rapport à une catastrophe qui peut arriver. Si quelqu’un est attaqué sur ma commune, c’est moi le maire qui suis responsable », a expliqué l’élu à l’AFP. Du fait de cet arrêté d’interdiction, le maire ne peut plus être tenu pour responsable si un accident de personne survient sur sa commune en raison d’une attaque d’ours.

Un acte « symbolique »

Mais « le but premier » est autre, a-t-il ajouté : « C’est symbolique peut-être mais je veux faire parler de la problématique de l’ours : je n’ai jamais été consulté quand on a réintroduit l’ours sur ma commune mais, pourtant, l’animal a provoqué la mort de près de 300 brebis en un mois », dénonce le maire, qui est également président de la Fédération pastorale de l’Ariège.

« Je renvoie tout cela au niveau de l’État, a détaillé Alain Servat sur RTL. Je crains une catastrophe humaine après celles sur les brebis, sur le bétail en montagne. Il va y avoir obligatoirement un problème bientôt. Il y a une population d’ours sur le territoire très importante, plus importante peut-être qu’on ne le pense. On en est à 300 bêtes perdues depuis un mois sur un territoire très restreint… »

Plusieurs dérochements

Le village d’Ustou est situé dans le Parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises, à une encablure de l’Espagne. C’est-à-dire dans la même région de Couflens où le 16 juillet, 208 brebis étaient tombées d’une barre rocheuse après une attaque d’ours. Un nouveau « dérochement » est suspecté dans le même secteur, après la disparition de quelque 400 brebis dans la nuit de jeudi à vendredi.

Des recherches devaient se terminer en début de semaine prochaine afin de savoir ce qui est advenu du troupeau. Vingt ans après la réintroduction de l’ours, son nombre est estimé à 39 dans les Pyrénées, selon les derniers chiffres officiels datant de 2016.

E.R. avec l’AFP