Le constat n’a pas été contesté par les services de l’État. Un ours s’est bel et bien attaqué à ce troupeau en estive, le 16 juillet 2017. Si une brebis a été prédatée, les 209 autres sont tombées de la falaise lors de leur fuite.

« Et les quelque 600 autres sont éparpillées dans la nature, recherchées par le berger et les différents éleveurs propriétaires des bêtes, précise David Eychenne, porte-parole de la Confédération paysanne de l’Ariège. Les bêtes tuées sont correctement indemnisées, mais il n’y a pas que ça : il faut compter le temps passé à retrouver les autres, le stress, et pendant tout ce temps, les animaux ne “profitent” pas. »

L’Administration prend mieux ces attaques en compte

Les cadavres des animaux tués ont été récupérés, et l’identification des propriétaires pour les indemnisations est quasiment réglée. « La préfète, Marie Lajus, s’est déplacée en personne, avec l’ONCFS, dès que les conditions météo l’ont permis, souligne David Eychenne. La prédation a été reconnue immédiatement, alors même que les bêtes sont tombées de la barre rocheuse du côté espagnol. Il y a un changement positif de l’Administration dans la prise en compte de ces attaques. »

La préfecture de l’Ariège a d’ailleurs mis en ligne un communiqué, dès le 24 juillet, évoquant le « tragique dérochement de 209 brebis du groupement pastoral du mont Rouch [qui] vient nous rappeler au cœur de l’été que la présence de l’ours dans les zones d’estives peut être à l’origine de dégâts importants sur les cheptels ovin, bovin et équin, ainsi que sur les ruches ». « La procédure d’indemnisation a été aussitôt engagée et des crédits exceptionnels ont été débloqués pour permettre l’utilisation d’un hélicoptère destiné à effectuer des survols de repérage », précise la préfecture.

Depuis trois ans, cette zone de l’Ariège, dans le secteur du Couserans et de Saint-Girons jusqu’à l’ouest du département, est sous la pression permanente des attaques du plantigrade, tout l’été et l’automne.

E.C.