Depuis la transformation de sa féculerie de Vic-sur-Aisne en unité d’extraction des différents composants du pois protéagineux en 2000, Roquette a déjà investi 40 millions d’euros dans son usine de l’Aisne. L’industriel du Nord vient à nouveau de consacrer 40 M€ à la construction d’un atelier de transformation des pois, qu’il a inauguré le 16 mai. Cela va lui permettre d’accroître de 50 % les capacités de son usine, les faisant passer de 80 000 à 125 000 tonnes par an. Il est également en train de construire une usine de taille similaire au Canada, ce qui portera sa capacité de production au niveau mondial à 250 000 tonnes en 2020.

« Le marché des protéines végétales est en pleine croissance, il augmente de 15 % par an, explique Pascal Leroy, directeur chargé du secteur du pois et des nouvelles protéines chez Roquette. Nous sommes convaincus que le pois a une belle place à prendre sur ce marché. Ses protéines sont très faciles à digérer, ont un goût relativement neutre et ne contiennent pas d’allergènes. Ces caractéristiques le rendent attractif aux yeux des industriels, par rapport aux autres sources de protéines végétales. »

Dans l’usine, les graines de pois sont séparées en leurs différents composants : protéines, amidon, fibres, sucres, lipides et minéraux, grâce à un process doux, à l’eau, sans solvant.

Productions sous contrat

Les besoins de l’usine vont donc s’accroître. « Même si nous avons utilisé des pois d’origine essentiellement canadienne pour réaliser des tests, notre objectif est de transformer des pois produits à 100 % en France, notamment dans les régions Hauts-de-France et Champagne-Ardenne, souligne Céline Capdupuy, directrice du site industriel. Nous proposons pour cela des productions sous contrat à une quinzaine d’organismes stockeurs, avec un cahier des charges précis et une prime pour rémunérer les efforts des agriculteurs. »