Utiliser les ressources agricoles comme une alternative à la pétrochimie : c’est l’un des principes de la bioéconomie. Le thème revient sur le devant de la scène, notamment avec une volonté politique affichée de l’encourager. Ainsi, le commissaire européen, Janusz Wojciechowski, a déclaré en janvier 2020 que la bioéconomie doit permettre au secteur agricole de « jouer un rôle prépondérant » dans la réussite du Green deal (1). Le 2 avril, la Banque centrale européenne a approuvé un financement de 700 millions d’euros (M€), qui devrait soutenir près de 1,6 milliard d’euros d’investissements d’acteurs privés opérant dans le secteur de l’agriculture et la bioéconomie. 400 M€ avaient déjà été engagés en 2018.
La stratégie nationale française pour la bioéconomie, définie en 2015, a débouché sur un plan d’actions 2018-2020 piloté par le ministère de l’Agriculture. La priorité a été donnée à l’amélioration de la connaissance et de sa diffusion pour les acteurs impliqués et le grand public. Alors que les conclusions sont en train d’être tirées, un deuxième plan devrait voir le jour pour 2020-2022.
Valorisation du bois et ses dérivés, production d’énergie (biocarburant, méthanisation…) ou de biofertilisants : la bioéconomie regroupe un large champ d’activités. Faisons un arrêt, ici, sur les secteurs des molécules et matériaux biosourcés. Le développement de ses filières semble avoir pris un souffle nouveau ces dernières années, à la lumière d’avancées technologiques et de réglementations. En revanche, leur principale faiblesse reste leur manque de compétitivité dans une industrie encore largement dépendante du pétrole.
Hélène Parisot
(1) Feuille de route européenne ayant pour objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.