Les pucerons sont un peu la bête noire des pois. Terres Inovia rappelle que le vert, Acyrthosiphon pisum, est l’un des principaux ravageurs de cette culture. Or, dans le cadre des Bulletins de santé du végétal (BSV), les premières populations ont été observées dans plusieurs régions sur pois d’hiver qui arrivent à floraison (lire La France agricole du 10 mai 2019, p. 29) comme sur pois printemps.
De plus, avec le climat qui tend à se réchauffer par rapport à début mai, et compte tenu du stade actuel de la culture de printemps, il est recommandé d’observer dès à présent ses parcelles avec minutie, notamment dans la zone sud de production. Le pois est en effet vulnérable aux attaques du ravageur, du bouton floral jusqu’au stade limite d’avortement, soit deux à trois semaines après la floraison (virement au jaune de la végétation).
Le Karaté K avant floraison
Agathe Penant, référent protéagineux chez Terres Inovia Centre-Ouest, insiste : « Il faut observer si des auxiliaires sont présents, le premier moyen de lutte étant les prédateurs tels que les coccinelles ou les syrphes, naturellement présents dans les bordures de champs. » S’ils sont là, ils peuvent en effet permettre de refaire tomber la pression.
En outre, faute de solutions suffisamment efficaces, il ne faut pas attendre que les populations soient trop conséquentes pour agir. « En effet, avec le retrait du Pirimor G (pyrimicarbe) et en l’absence de mention “abeilles” sur Karaté K, l’efficacité des pyréthrinoïdes utilisables en floraison n’a pas l’effet choc des solutions à base de pyrimicarbe », considère Terres Inovia.
C’est pourquoi avant floraison, il est recommandé d’intervenir avec Karaté K à 1,25 1/ha, si le seuil de 10 pucerons en moyenne par plante est atteint. En revanche, au cours de la floraison, il faudra privilégier l’emploi de Mavrik Flo à 0,2 l/ha (tau-fluvalinate) ou d’esfenvalérate (Mandarin Pro à 0,2 l/ha ou Sumi-Alpha à 0,4 l/ha) car ils sont plus respectueux de la faune auxiliaire que les autres pyréthrinoïdes. De plus, l’observation doit être renouvelée au bout d’une semaine de façon à intervenir à nouveau le cas échéant.
À noter, l’usage des insecticides est interdit dans les cultures en présence de fleurs ou d’exsudats. Cependant, par dérogation, leur emploi peut être autorisé s’ils bénéficient d’une mention « abeilles ». Lisez attentivement l’étiquette du produit pour connaître la réglementation « abeilles » qui s’y applique éventuellement. De plus, il est interdit de traiter en présence de ces insectes, même si le produit comporte la mention « abeilles ». Il est de surcroît recommandé d’opérer dans les trois heures après le coucher du soleil ou, si la température est inférieure à 12 °C, trois heures avant. Céline Fricotté