Les cours du blé sont très volatils ces derniers jours au gré des négociations sur les exportations ukrainiennes, mais les fondamentaux ne bougent pas et sont majoritairement baissiers. Les disponibilités restent en effet importantes sur la fin de campagne. « Il y a des stocks importants en Europe et en mer Noire issus de la récolte record en Russie », confirme Maxence Devillers, analyste chez Agritel.

Les stocks de report de la campagne de 2022-2023 devraient ainsi atteindre 15 millions de tonnes dans l’Union européenne. Ces stocks européens sont surtout concentrés dans les pays de l’Est limitrophes de l’Ukraine qui n’ont pas réussi à exporter tous leurs grains du fait de la présence des volumes ukrainiens, d’où les tensions actuelles.

Disponibilités

Les stocks de report sont aussi élevés en Australie du fait d’une récolte historique en 2022-2023. Même constat en Russie où ils devraient atteindre entre 15 et 20 millions de tonnes en Russie, selon les estimations de production (entre 92 et 100 Mt). Le volume record de stocks russes assure donc déjà de bonnes disponibilités même en cas de production un peu plus faible en 2023-2024 (80-85 Mt prévues pour l’instant).

Ces fortes disponibilités pèsent sur les marchés, mais tout dépendra des volumes récoltés en nouvelle campagne. Pour l’instant, la météo n’inspire pas d’inquiétude à part aux États-Unis avec des blés d’hiver très dégradés.

Du côté des échanges, les huit plus gros exportateurs devraient vendre un volume record de 185 millions de tonnes en 2022-2023, dont 42 millions de tonnes pour la Russie, 13,5 Mt pour l’Ukraine et 35 millions de tonnes pour l’Union européenne. C’est le signe d’une demande importante en blé de tous les pays importateurs, notamment de la Chine (lire l'encadré). Ces derniers se sont par ailleurs détournés du maïs du fait de la chute de la production dans les pays exportateurs (UE, États-Unis et Argentine).