Idéales pour certains, sans intérêt pour d’autres, les technologies d’intelligence artificielle se développent et laissent rarement indifférent. Les réseaux de neurones et les caméras auxquelles ils sont couplés ont progressé très rapidement ces dernières années. Des entreprises françaises sont à la pointe de ces applications pour l’élevage et l’amélioration du bien-être animal.

Images en continu

La start-up nantaise AiHerd est ainsi spécialisée dans l’analyse d’images en continu pour l’élevage bovin laitier. Elle équipe des stabulations de caméras rotatives espacées de 20 m. Un système informatique traite les données en permanence et suit chaque animal. Cofondée par un vétérinaire et un ingénieur en électronique, l’entreprise annonce repérer les symptômes de nombreuses maladies avant qu’ils soient visibles par l’œil humain. Les activités, boiteries, chaleurs, et même les interactions entre les différents animaux sont passées au crible. AiHerd a pour ambition de remplacer les colliers d’activité. Elle annonce une réduction des coûts de production du lait de 15 % grâce à l’optimisation de nombreux paramètres zootechniques. Un serveur informatique de la taille d’un gros ordinateur directement placé sur la ferme traite les images localement. L’éleveur peut observer à distance n’importe quelle vache, en fonction des alertes ou de ses envies. Pour équiper sa stabulation avec les caméras et algorithmes de AiHerd, il faut d’abord débourser 150 € par animal. Ensuite, différents abonnements existent, allant de 2 à 5 € par vache et par mois. Cette technologie repose cependant sur une reconnaissance des vaches en fonction de leurs taches et n’est donc pas adaptée à toutes les races pour le moment.

Échantillonnage d’images

L’entreprise bretonne Copeeks mise quant à elle sur une technologie plus sobre et accessible, qui s’adapte tant aux bâtiments porcins et bovins qu’aux poulaillers. Une photographie est prise à intervalle régulier d’environ 5 minutes. Des séquences vidéo d’une vingtaine de secondes sont échantillonnées toutes les 15 minutes. Une intelligence artificielle est ensuite capable de dénombrer les animaux et leur posture (couché ou debout). Un comptage automatique du nombre d’animaux dans chaque position est effectué. Il se fait suivant un zonage, comme les abreuvoirs, les mangeoires ou l’accès à un robot. Les séquences vidéo détectent l’activité dans le bâtiment. En cas d’activité anormale sur des enregistrements successifs, une notification par SMS est envoyée. Le boîtier Copeeks est équipé d’un thermomètre et d’une sonde hygrométrique. Des capteurs de différents gaz peuvent être ajoutés. Le boîtier basique, qui peut équiper une stabulation de 60 vaches ou une à deux cases à cochons coûte 120 €/mois. La formule la plus complète revient à 1 700 € d’achat de matériel avec un abonnement global de 500 €/an. Une solution complémentaire de mesure détaillée des consommations d’eau sera présentée au Space.