Alors que l’activation de clauses de sauvegarde permettant de suspendre l’importation des produits traités avec l’acétamipride semble compliquée, la FNSEA du Loiret, JA et les betteraviers de la CGB continuent de cibler les consommateurs. Une trentaine d’agriculteurs s’est rassemblée le 28 août 2025 devant le magasin Carrefour de Saran, près d’Orléans. « Nous sommes 68 millions d’habitants en France. Ce ne sont pas 2 millions qui vont dicter leur loi », arrange un manifestant en référence à la pétition contre la loi Duplomb et à la censure du conseil constitutionnel au sujet de la dérogation à l’interdiction d’utiliser des produits contenant de l’acétamipride.
De la pédagogie
« L’acte 2 », en réponse à la pétition, repose sur la pédagogie : « N’achetez pas ce que vous nous interdisez ! » affiche la FNSEA. « Nous voulons montrer les incohérences du consommateur, entre ses exigences sociétales et nos actes de production, plaide Sébastien Méry, le président de la FNSEA 45, qui espère un buzz médiatique à nouveau dans le camp des agriculteurs. Si on ne réagit pas maintenant, dans 5 à 10 ans, les rayons des supermarchés seront vides de produits français. Il faut un électrochoc pour notre alimentation ! »
Sucre et noisettes dans le viseur
Garés en tracteur devant le supermarché Carrefour, les agriculteurs entrent en poussant chacun un chariot. Pendant une heure, ils épluchent les étiquettes des produits, en ciblant le sucre et les noisettes en provenance de pays étrangers, deux productions qui demandaient la réintroduction de l’acétamipride. Rapidement, ils collent un autocollant sur les produits de provenance étrangère et remplissent leurs chariots de miel d’Ukraine, de pâtes d’Australie ou de produits insecticides contenant le fameux néonicotinoïde.
D’autres mobilisations
Les actions de la FNSEA devraient se poursuivre dans les prochains jours notamment en Île-de-France. La Coordination rurale a également promis de nouvelles mobilisations dans la Somme et dans la Manche pour appeler à consommer français. Le syndicat a aussi confirmé son partenariat avec le mouvement citoyen des « Gueux », porté par l’écrivain Alexandre Jardin, pour « sensibiliser l’ensemble de la société civile aux difficultés qui pèsent sur l’activité économique nationale ».