« Plutôt que de persister dans une logique de guerre des prix, les distributeurs devraient considérer qu’une chaîne alimentaire a la résistance de son maillon le plus faible », soit les agriculteurs, a lancé Dominique Chargé, président de La Coopération Agricole, dans une interview au Journal du Dimanche (JDD), le 16 février 2025. Il a ainsi appelé le secteur de la distribution à « plus de coopération et de responsabilité ».
Les fabricants agroalimentaires et la grande distribution sont engagés actuellement dans des négociations commerciales tendues, qui doivent se conclure d’ici au 1er mars.
Les négociations commerciales sont sous « tensions » (21/01/2025)
Éviter une guerre des prix
La loi Egalim, censée garantir une meilleure rémunération des agriculteurs en encadrant davantage ces négociations, pourrait être « ajustée » par un projet de loi présenté d’ici à l’été, a indiqué la ministre de l’Agriculture Annie Genevard dans La Tribune Dimanche.
Fait rare, des patrons de la grande distribution, si souvent critiqués par les agriculteurs, tiendront une conférence au Salon de l’agriculture qui s’ouvre le 22 février prochain à Paris.
« Aujourd’hui, nous faisons face à une situation de négociation inédite avec les distributeurs », a souligné Dominique Chargé, patron de la fédération rassemblant 2 100 coopératives agricoles, qui réalisent 40 % du chiffre d’affaires de l’agroalimentaire français.
Lui-même agriculteur en Loire-Atlantique, Dominique Chargé a ajouté : « Nos entreprises subissent une pression considérable pour baisser les prix, tout en ayant dû fixer leurs tarifs à l’automne sans aucune visibilité sur le cadre fiscal de 2025. »
« Vouloir faire baisser les prix à tout prix est une absurdité alimentée par des publicités comparatives qui dévalorisent notre alimentation et en font une simple variable d’ajustement du pouvoir d’achat. Résultat : des fermes disparaissent, des usines ferment et des territoires s’appauvrissent », a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, alors que « la moitié [du] rayon [des] fruits et légumes est importée », les coopératives agricoles attendent des pouvoirs publics « un accompagnement qui nous permette de redévelopper des productions d’entrée et de cœur de gamme », selon Dominique Chargé.