Avec 39 % des niveaux sous les normales en juin, 26 % comparables aux normales et 35 % au-dessus : la situation décrite par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) est plutôt classique pour le mois de juin concernant les nappes d’eau souterraines. « Juin 2025 n’est pas un mois exceptionnellement sec », estime Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM.

La situation globale pour la France est en tout cas meilleure qu’au même mois en 2022 et en 2023. Néanmoins, la plupart des niveaux des nappes sont actuellement en train de baisser, en lien avec les pluies déficitaires et la hausse des prélèvements. Et certaines nappes, déjà en situation déficitaire, sont préoccupantes pour le reste de l’été.

(©  Capture météEAU/BRGM)

Optimisme pour le Bassin parisien et l’Est lyonnais

Les prévisions pour l’été sont contrastées selon les secteurs :

  • Les nappes du Roussillon affichent des niveaux actuellement très déficitaires. Alors que la période estivale reprend et que la sécheresse y est persistante depuis plusieurs années, la plaine du Roussillon sera en difficulté certaine cet été.
  • Le BRGM constate des situations de nappes actuellement dégradées sur l’Artois, le Nord-Est, la partie littorale du Bassin parisien, la Bretagne, le Massif central Nord, le massif du Jura. À noter quelques points localement très bas sur ces nappes. Dans le nord de la France, la vidange des nappes a démarré avec deux mois d’avance cette année. D’ici à la fin de l’été, les prévisions sont plutôt pessimistes pour ces secteurs qui seront probablement soumis à des restrictions.
  • Sur le tiers sud de la France et la Corse, la situation reste encore satisfaisante au 1er juillet. Les prévisions du BRGM sont « plutôt optimistes » quoiqu’« incertaines », car fortement dépendantes de la quantité de pluies durant les trois mois à venir.
  • Dans le Bassin parisien, le Gâtinais, et l’Est lyonnais, les niveaux des nappes sont au-dessus des normales au 1er juillet. Les prévisions sont confiantes quant à l’absence de sécheresse estivale.

L’évolution des nappes dépend des prélèvements

Le lundi 7 juillet 2025, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, décrivait une sécheresse actuellement « préoccupante » avec quarante-huit départements français en état de restriction dont dix-huit départements en situation de crise. « La situation est en effet préoccupante à l’échelle de l’ensemble des réservoirs », analyse Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM.

Les sols sont secs, et ce beaucoup plus tôt qu’habituellement dans les régions du nord de la France notamment. Les niveaux des cours d’eau sont aussi en train de diminuer. Juin 2025 est le deuxième mois de juin le plus chaud, selon Météo-France. Mais cette canicule ne se ressent pas de la même manière sur les nappes d’eau qui peuvent être davantage influencées par d’autres paramètres.

Prélèvement en hausse

Le niveau d’une grande majorité des nappes du territoire est cependant bien en train de baisser. « C’est normal pour la période », précise encore Violaine Bault. Les pluies ne sont plus efficaces pour recharger les nappes, du fait des températures élevées et surtout des « prélèvements » plus importants sur le milieu.

Les prélèvements ont augmenté en raison de la reprise de la végétation, voire localement de l’irrigation. Sur le pourtour méditerranéen en particulier, le BRGM constate que l’afflux de touristes a un impact très net sur la hausse des prélèvements en juin et sur la baisse des niveaux des nappes d’eau. L’évolution des nappes cet été est davantage dépendante des sollicitations par les prélèvements.