La situation des nappes demeure « peu satisfaisante » en juin sur une grande partie du pays, leurs niveaux étant majoritairement en baisse, annonce le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) lors d’une conférence de presse le mercredi 12 juillet 2023. Les précipitations ont permis d’enregistrer des épisodes de recharge et d’améliorer l’état des nappes, mais uniquement sur les secteurs arrosés du tiers sud du territoire.

Pluies peu bénéfiques et températures trop élevées

Au 1er juillet, note le BRGM, 68 % des niveaux des nappes restent sous les normales mensuelles avec de nombreux secteurs affichant des niveaux bas à très bas. Au 1er juin, 66 % des nappes étaient déjà en dessous des normales mensuelles.

Une situation qui s’explique par une période de recharge en 2022-2023 « courte et peu intense », cumulée à un niveau d’étiage très sévère en juin, précise Violette Bault, hydrogéologue au BRGM. En juin, les précipitations ont été peu bénéfiques pour les nappes. Les pluies tombées lors d’épisodes orageux parfois violents s’infiltrent peu dans les sols.

À cela s’ajoutent des températures élevées qui ont favorisé l’évapotranspiration et accru le besoin en eau des plantes. Au total, la vidange est active sur la plupart des nappes, 75 % des points d’observation étant en baisse en juin, après 60 % en mai.

La France coupée en deux

Sur les deux tiers nord du territoire, les niveaux sont en baisse. Un constat est habituel pour la période, précise le BRGM. Les pluies de fin de printemps et de l’été ne sont que peu efficaces pour les nappes. Conséquence : sur les secteurs arrosés, la part de pluies qui s’est infiltrée en profondeur a généralement été inexistante ou insuffisante pour compenser les volumes vidangés vers les exutoires et pour engendrer des épisodes de recharge.

Sur le tiers sud, les pluies ont eu un impact contrasté sur les nappes, selon la réactivité de la nappe et les cumuls pluviométriques locaux. Ainsi, des pics ponctuels de crue ont été enregistrés sur les nappes très réactives des calcaires karstiques, comme celles des Grands Causses, en bordure cévenole et en Provence. Sur le centre du bassin aquitain, le pourtour méditerranéen et la Corse, les vitesses de la décharge des nappes des alluvions et des formations tertiaires ont été ralenties.

À quoi s’attendre cet été ?

L'axe Rhône-Saône reste un secteur préoccupant pour l'état de sa nappe. ( © GFA, d'après le BRGM)

« On s’attend à une dégradation lente et rapide des nappes, avec un impact des pluies limité », annonce Violaine Bault. Toutefois, les précipitations de la fin de juin et du début de juillet devraient limiter les besoins pour l’irrigation et alléger la pression exercée sur la ressource en eau au droit des secteurs les plus arrosés par les pluies.

Des Pyrénées au bassin méditerranéen, des épisodes pluviométriques pourront également provoquer des recharges momentanées. Ces recharges permettront de soutenir les niveaux, voire très ponctuellement d’observer une hausse des niveaux.