Au 1er mars 2024, l’état des nappes s’est nettement amélioré en un an. En février 2024, l’état des nappes est stable par rapport à janvier 2024 et généralement satisfaisant avec 46 % des nappes au-dessus des normales, 18 % comparables et 36 % sous les normales mensuelles. Un an auparavant, 80 % des niveaux étaient situés sous les normales. « Seules les nappes du Languedoc et du Roussillon conservent des niveaux plus bas qu’en février 2023. Elles connaissent des niveaux faibles historiques », informe le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 14 mars 2024.

Les nappes réactives
L’état des nappes demeure hétérogène sur le territoire. Ce dernier dépend de la cyclicité des réserves d’eau et de l’intensité de la recharge de 2023-2024. « Les niveaux sont satisfaisants, de modérément hauts à très hauts, de la Bretagne à l’ouest du Massif central et aux Pyrénées-Atlantiques et au nord-est, de l’Artois aux vallées alpines », précise le BRGM dans un communiqué de presse diffusé le 14 mars 2024.
D’un autre côté, les niveaux vont de modérément bas à comparables aux normales mensuelles sur une diagonale allant de la Normandie à la Corse. Enfin, l’état des nappes est moins satisfaisant, de bas à très bas, dans le Languedoc et le Roussillon, le sud de l’Alsace, le couloir de la Saône et le sud du Massif central. Les nappes réactives des deux tiers nord et du sud-ouest connaissent également une situation hétérogène. Les nappes du centre et du nord du Massif central et de la plaine d’Alsace n’ont pas reçu de pluviométrie suffisante.
Nappes inertielles
Les niveaux des nappes inertielles connaissent une amélioration lente. Ces derniers « sont modérément hauts à modérément bas sur le Bassin parisien, avec des situations plus défavorables sur la partie du Centre-Ouest. Les nappes inertielles du Sundgau (sud de l'Alsace) et du couloir de la Saône sont basses et les nappes du couloir du Rhône sont comparables aux normales, mais les situations locales peuvent être hétérogènes », déclare le BRGM.
Toutefois, des niveaux élevés sont enregistrés sur les nappes de la craie du littoral de l’Artois et la nappe de l’Avant-Pays savoyard. Cela s’explique par un « étiage en 2023 peu sévère et à plusieurs épisodes conséquents de recharge depuis la mi-octobre 2023 ». L’état actuel des nappes dans le Sud-Est, soit le sud du Massif central, la bordure cévenole, le pourtour méditerranéen et la Corse, est dû aux niveaux sous les normales lors de l’étiage de 2023 et d’un déficit de recharge durant l’automne et le début de l’hiver 2024.
« En février, la situation s’améliore sur les nappes de la Provence, de la Côte d’Azur et de la Corse. La recharge comble progressivement les déficits mais certains secteurs présentent encore des niveaux moins favorables (Bouches-du-Rhône et Var) », déclare le BRGM. Au niveau du Languedoc, les pluies enregistrées ne sont pas suffisantes pour recharger les nappes avec des niveaux de bas à très bas.
Prévisions en 2024
Le BRGM se montre optimiste pour le début de la recharge des nappes. Au niveau des nappes réactives, il faudra attendre l’impact des pluies de la fin de février et de mars sur le pourtour méditerranéen. Les nappes du Roussillon devraient rencontrer des difficultés à reconstituer ses réserves en raison de ses minimums.
Le niveau des nappes inertielles, « des pluies normales à excédentaires jusqu’au printemps devraient permettre de retrouver des niveaux proches des normales » pour la plupart. « Les nappes plioquaternaires du Sundgau et du couloir de la Saône (Dijonnais, Bresse et Dombes) devraient cependant rester sous les normales mensuelles », témoigne le bureau.
Si de nouvelles pluies déficitaires ont lieu en mars, la recharge devrait poursuivre son ralentissement, voire se stopper. « Si les déficits se poursuivent au début du printemps, la période de vidange pourrait prendre le relais jusqu’à l’automne », assure le BRGM.