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Officiellement présenté lors du Sima 2022, le robot de manutention Loadix fabriqué par Manurob (filiale de M-extend), en partenariat avec la société Dintec, vient d’être présenté de manière dynamique à plusieurs agriculteurs français et allemands, ainsi qu’à la presse. Cette machine a pour objectif d’automatiser de nombreuses tâches de manipulation des matières qui peuvent exister sur une ferme. Point important : il n’y a besoin d’aucune installation spécifique comme un fil ou des rails. Seules des antennes WiFi placées au bon endroit sont nécessaires.

De nombreux besoins

La démonstration du robot Loadix organisée par le constructeur a eu lieu à la SCEA de l’épine. Cette exploitation, installée sur la commune de Saint-Berthevin (Mayenne) est gérée par Audrey et Pierre Besançon. La ferme regroupe plusieurs ateliers comme un accueillant 65 vaches laitières avec robot atteignant une production annuelle de 740 000 litres de lait. Un atelier affecté aux poulets à pattes jaunes est également présent.

Il comprend deux bâtiments de 1 500 m². Les exploitants possèdent aussi une unité de méthanisation produisant jusqu’à 210 kW/h. Le chargeur télescopique utilisé tourne 1 200 heures/an et une désileuse automotrice en Cuma, sert entre 30 et 45 minutes par jour pour nourrir les bovins. C’est sur cette ferme que le constructeur Manurob effectue depuis plusieurs semaines les essais du prototype de robot Loadix.

Deux moteurs électriques

Le robot Loadix est animé électriquement par deux moteurs de 20 kW. Le premier est utilisé pour entraîner la pompe hydraulique qui gère les vérins de levage et de direction. Le second moteur sert, quant à lui, à entraîner une boîte de transfert. Celle-ci anime les quatre roues motrices et directrices. Ces dernières sont gérées indépendamment. Le robot adapte sa vitesse et sa position en fonction du terrain. La vitesse maximale en mode autonome est de 2 m/s. Celle-ci est imposée par les normes. Elle passe à 0,6 m/s lorsque la machine détecte quelque chose dans son giron.

La capacité de la batterie est de 60 kW/h. Cette dernière est composée de lithium, fer et phosphate et ne contient pas de cobalt, pour plus de stabilité chimique. Cette technologie offre la possibilité de faire des recharges partielles. Le robot pourra être chargé sur une station prévu à cet effet alimentée par un courant triphasé de 32 A. La machine n’aura qu’à traverser un couloir, s’arrêter pendant son temps de chargement et repartir sans avoir à faire de nombreuses manœuvres.

Jusqu’à 4,10 m de hauteur

Le robot utilise une cinématique de levage à déploiement via un bras compact. La hauteur maximale est de 4,10 m. Celle-ci a été déterminée par la hauteur moyenne des incorporateurs présents sur les exploitations. La capacité de levage est de 2 tonnes à 600 mm avec une fourche à palette. Ceci porte son poids à charge à 6 tonnes. Manurob a décidé d’utiliser un attelage à la norme Euro, car ce dernier offre plus de tolérance lors du couplage.

Le système de couplage hydraulique de l’outil provient de chez M-extend. Il s’agit du Speedlink qui accueille deux ou trois fonctions en plus de l’alimentation électrique. Tous les outils de la gamme M-extend sont compatibles et peuvent être utilisés par une autre machine. La machine lève de manière à rester sur la même surface de bas en haut. L’angle de bennage et de cavage va de plus à moins 50°. Deux vérins de compensation PCH passifs servent à stabiliser la matière dans le godet. Ils offrent également un boost de 15 à 18 % du débit hydraulique pour le levage.

73 l/min disponible pour l’outil

Le robot Loadix offre un débit hydraulique pour l’outil de 73 l/min au maximum. Il est par exemple possible d’alimenter un godet désileur. Un vérin de 130 mm de diamètre est affecté au levage et un de 100 mm de diamètre est prévu pour le bennage et le cavage. Un capteur de pression est installé dans chaque chambre des vérins pour peser en temps réel ce qu’il y a dans le godet, afin de charger précisément la bonne quantité.

Deux capteurs de position d’angles servent à déterminer la position du bras et de l’outil. L’engin est capable de retrouver un outil dans une zone donnée. Un capteur RFID est installé sur l’outil pour que la machine puisse le reconnaître. Pour le moment, le robot n’est capable de gérer seul que de la matière en vrac. La machine est pensée pour évoluer. Il sera ainsi possible au fil des années de remplacer certains modules par des plus récents.

L’agriculteur gère tout

Une interface web sera mise à la disposition de l’agriculteur. Il lui sera ainsi possible de gérer l’agenda de la machine, de créer et de modifier des zones. Il pourra appliquer une récurrence à l’action voulue. Le robot gère automatiquement son cycle de rechargement en fonction du volume de travail qui lui est donné.

Avant de vendre la machine, le fabricant effectuera une étude de faisabilité et une simulation en bureau d’études. Dans un premier temps, l’agriculteur aura un accès limité au logiciel, mais au fur et à mesure qu’il se trouve à l’aise avec l’outil, Manurob lui laissera accès à plus de fonctions. Compte tenu du volume d’heures que va effectuer la machine, un programme spécifique sera proposé aux utilisateurs par le constructeur. L’agriculteur sera également formé et informé sur les points d’entretien (graisseurs et autres.).

Il sera peut-être possible au terme du développement de se servir de ce robot pour curer certains bâtiments d’élevage, ou encore balayer certaines zones. Cet outil est particulièrement adapté à l’approvisionnement d’une unité de méthanisation. En effet, le constructeur affirme qu’il est possible que dans quelque temps, ça soit le logiciel de l’unité qui gère le Loadix. L’agriculteur n’aurait alors plus qu’à se soucier du stock de ses silos de matière et de l’entretien du robot.