« On a l’impression de crier dans le vide. » Alors que les maladies animales (MHE, grippe aviaire, FCO) gagnent du terrain sur l’ensemble du territoire français, Frédéric Mazer, nouveau coprésident du Modef, tire la sonnette d’alarme lors de la conférence de rentrée du syndicat à Sauclières dans l’Aveyron, jeudi 5 septembre 2024.

L’éleveur de brebis cévenol déplore le manque d’anticipation pour des maladies qui étaient déjà présentes sur le territoire français depuis l’automne dernier comme la fièvre catarrhale ovine (FCO). « Il y a un manque de vaccins et de vétérinaires », déplore celui qui observe tout de même une « belle avancée » face à la décision de la prise en charge étatique des vaccins contre la FCO de sérotype 3. « Maintenant, il faut un remboursement de tous les vaccins », demande l’éleveur visant notamment les vaccins contre la FCO de sérotype 8.

Sophie Bezeau, directrice nationale du Modef, a demandé une réunion avec le ministère pour évoquer les maladies animales. Dans le viseur également, les deux arrêtés concernant les bovins affectés par l’IBR (rhinotrachéite infectieuse bovine). « Les aides ne sont pas à la hauteur des pertes », affirme Sophie Bezeau. « On se demande si le gouvernement veut garder l’élevage français », doute la syndicaliste.

Revendications du syndicat

Plus largement, la directrice nationale a rappelé les revendications du syndicat minoritaire. Quelques heures avant l’annonce de la nomination de Michel Barnier (LR) au poste de Premier ministre, le Modef réclamait la nomination d’un gouvernement issu du Nouveau Front Populaire (NFP) et appelait à manifester en ce sens le samedi 7 septembre aux côtés des autres organisations syndicales.

À l’international, le syndicat enjoint à annuler les accords de libre-échange et à « renoncer à l’accord du Mercosur » dont les négociations ont repris au début de septembre.

Les prix minimums garantis — « avec un coefficient multiplicateur pour encadrer les marges », précise Pierre Thomas, coprésident du Modef — restent une des revendications principales du syndicat.

Ce dernier souhaite rouvrir rapidement les négociations commerciales et demande une revalorisation des pensions de retraite agricole ainsi que l’abrogation de la réforme des retraites. Enfin, le syndicat réclame un moratoire sur les « mégabassines ».

Congrès national à la fin d’avril

Le Modef a également annoncé la date de son vingtième congrès annuel dans l’Aveyron le 24 et 25 avril 2025. Le congrès sera l’occasion de « chercher des réponses » à la question : « Quelle agriculture voulons-nous demain ? », explique Olivier Morin, secrétaire national. Avec quatre ateliers à la clé : le revenu et l’emploi, le modèle familial et le défi climatique, la politique et la solidarité, ainsi que l’alimentation et la santé. Des sujets qui ne manqueront pas de faire l’actualité agricole dans un contexte politique où plusieurs textes étaient au point mort depuis la dissolution de l’Assemblée nationale comme la loi d’orientation agricole et un potentiel Egalim 4.