« Au printemps 2023, nous avons investi dans un matériel d’irrigation Fasterholt FM 4800H à quatre roues, équipé d’un tuyau en polyéthylène de 110 mm de diamètre, d’une longueur de 700 m, explique Mikaël Forget, du Gaec La Brosse à Montaigu-Vendée. Différente d’un enrouleur standard, cette solution m’a permis d’économiser au moins une cinquantaine d’heures de travail sur la saison, en réduisant le nombre d’interventions pour déplacer le matériel. Sans parler des améliorations en termes de précision et de régularité des apports permises grâce au système de gestion automatique du canon Raindancer installé en complément. » Le principe du Fasterholt de la firme danoise du même nom est en effet spécifique : il s’agit d’une machine à quatre roues portant à la fois la bobine de tuyau et le canon d’irrigation. L’ensemble est attelé derrière le tracteur lors des déplacements. Dans la parcelle, l’agriculteur commence par connecter l’extrémité du tuyau à la borne d’irrigation, puis il le fixe au sol grâce à deux pieux en acier plantés en terre. Il peut ensuite déplacer le Fasterholt dans le champ pour dérouler le tuyau selon un parcours défini à l’avance.

Travail en courbe et demi-tours

À la différence d’un enrouleur classique où les trajectoires doivent être rectilignes, ce matériel permet de suivre des courbes et de faire des demi-tours en bout de champ pour revenir en parallèle sur un passage contigu. En fin de parcours, le chauffeur dételle l’ensemble et l’arrosage peut démarrer car le réseau est généralement déjà en pression. La machine entame son retour en marche arrière. Elle possède un essieu directeur et un essieu moteur entraîné par hydraulique. Le parcours suit exactement les traces utilisées à l’aller et la bobine réenroule le tuyau. La centrale est alimentée par le débit de l’eau qui entraîne la turbine gérée par une régulation électronique pour régler la vitesse du retour. Le canon travaille sur une largeur de 80 m. « Dans une parcelle de 200 m de longueur, en installant une seule fois le matériel, j’irrigue trois passages successifs ainsi que les extrémités du champ, souligne Mikaël Forget. Avec un enrouleur standard, j’aurais dû y retourner deux fois pour le déplacer. C’est un gain de temps très important. »

Sectorisation modifiée

Sur le canon d’irrigation, l’exploitant a également choisi d’installer le système de gestion de canon Raindancer, une technologie d’origine allemande très complémentaire du matériel Fasterholt. En effet, grâce à sa fonction Sector Control, ce boîtier module l’angle couvert par le canon afin d’adapter les apports à la forme de la bande à irriguer. Il suffit pour cela de dessiner les contours de la parcelle dans l’application associée au boîtier. Grâce à la balise GPS et à une platine spécifique placée sous le canon, la sectorisation se modifie automatiquement quand le matériel s’approche d’une zone qui ne doit pas recevoir d’eau. Dans un virage ou au niveau d’un demi-tour en bout de champ, c’est la même chose : l’angle évolue au fur et à mesure de l’avancement afin d’éviter les doublons et d’apporter la même quantité d’eau à l’intérieur et à l’extérieur de la courbe.

Via l’application Raindancer installé sur smartphone, le matériel est géolocalisé dans le champ et l’agriculteur suit le bon fonctionnement du chantier. Il peut aussi gérer à distance l’arrêt ou le démarrage et modifier des réglages. Le système agit si besoin sur la vitesse d’avancement, notamment si une inversion du sens d’arrosage est prévue. Pour une dose de 30 mm, quand l’intégralité des 700 m de tuyau est déroulée, le matériel revient au point de départ au bout de 32 h environ. Il est évidemment possible de ne dérouler qu’une partie du polyéthylène. Autre solution : arrêter le retour du chariot au milieu de la parcelle pour repartir ensuite sur une autre trajectoire. « Ce matériel offre beaucoup plus de souplesse qu’un enrouleur et il s’adapte à toutes les formes de parcelles, reconnaît Mikaël Forget. C’est très simple d’utilisation et je peux tout suivre sur mon téléphone. Je définis la dose à apporter et l’application adapte ensuite la sectorisation et la vitesse de retour pour obtenir un arrosage précis et homogène. »

Denis Lehé