« Soigner la toux avec de l’eau, mais quelle idée bizarre ! » Pas tant que ça, si l’on s’intéresse à l’homéopathie. Le docteur vétérinaire Joannick Dorso, conseiller et formateur pour Seenovia, entreprise de conseil en élevage, revient sur l’intérêt de cette médecine complémentaire en cas de toux chez les veaux et les génisses.

« Nous constatons des effets curatifs en élevages de ruminants, en traitement de première intention », explique Joannick Dorso. En clair, le vétérinaire considère que l’homéopathie peut être intéressante au stade précoce de la maladie. Quand agir exactement ? « Dès les premiers signes, lorsque les animaux commencent à tousser, mangent un peu moins, mais qu’il est trop tôt pour appliquer un traitement traditionnel. »

Pas seule en cas d’hyperthermie

L’homéopathie se présente comme une solution alternative quand l’éleveur souhaite attendre de voir ce qu’il en est avant d’appeler le vétérinaire. « Il est cependant déconseillé d’utiliser l’homéopathie seule sur des animaux déjà essoufflés ou présentant une forte hyperthermie », prévient Joannick Dorso. Ce traitement alternatif permet aussi d’intervenir sans prendre de risques, puisque les doses sont infinitésimales par rapport aux solutions conventionnelles. Pas de traces dans la viande ou le lait donc.

Vers quels produits se tourner ? Il n’existe qu’un seul médicament homéopathique vétérinaire sur le marché français. Il contient une petite dizaine de composants, « qui régulent la toux et l’essoufflement ».

Cibler les muqueuses

En pratique, le docteur vétérinaire conseille de diluer 10 ml de solution dans 150 à 200 ml d’eau non chlorée et de « sprayer » le tout sur l’alimentation et le mufle des jeunes animaux à traiter matin et soir pendant cinq jours. Le but, mettre le produit au contact des muqueuses. Point de repère, « si les animaux ne mangent plus, c’est presque un peu tard pour utiliser cette médecine ». Compter moins de 1 € par animal pour le coût du traitement lorsqu’il est dilué.

« Je suis persuadé de l’intérêt de l’homéopathie. C’est un traitement en autonomie peu coûteux. Bien utilisé, cela a un effet. Il faut observer son troupeau et intervenir rapidement, l’homéopathie demande d’être méticuleux. »

Le docteur Dorso fixe la limite de cette pratique. « Lorsque les symptômes sont graves, l’arsenal thérapeutique conventionnel doit être mobilisé. Il peut être dangereux de tout miser sur les médecines complémentaires pour être autonome. »