« Nous venons de réaliser le pointage pour tirer un bilan des trois dernières semaines. Sur ma ferme, le sérotype 8 de la fièvre catarrhale ovine a emporté 51 brebis sur 171, 3 agneaux sur 156 et 1 bélier sur 4, se désole Sébastien Nègre. Toutes les exploitations de la vallée Vallespir (Pyrénées-Orientales) ont été touchées. Nous avons pris un sale coup. Mes brebis en production avaient des œdèmes faciaux avec la langue cyanosée et beaucoup de bave. On a fait tout ce qu’il fallait : anti-inflammatoires et antibiotiques pendant trois jours, mais rien ne fonctionnait. »

« Nous nous sommes retrouvés totalement impuissants face à l’épizootie »

«  De toutes celles à qui nous avons donné les médicaments, nous n’en avons sauvé aucune, regrette l'éleveur. C’était écœurant. C’est là que, dans le secteur, tout le monde a craqué. Nous nous sommes retrouvés totalement impuissants face à l’épizootie, qui a atterri comme une météorite sur la vallée. Nous avons vacciné tout le troupeau au bout de cinq jours, dès que nous avons pu nous procurer des doses ciblées sur le sérotype 8, et au bout de quinze jours ça s’est calmé. Aujourd’hui, trois semaines après, nous avons encore neuf agneaux et neuf brebis malades, que nous gardons à la bergerie en “soins intensifs”. Nous leur donnons une alimentation équilibrée avec du foin pour essayer de les sauver. Nous ne savons pas ce que ça va donner car ces animaux sont maigres et très affaiblis, avec des courbatures. Si nous avions eu conscience des risques, nous aurions vacciné en début d’année. Nous n’avions jamais vraiment été touchés, mais cette fois, ça a servi de leçon à tout le monde. Nous serons plus catégoriques face à l’arrivée d’un prochain sérotype. Il est indispensable de sensibiliser les éleveurs aux risques de cette maladie, car les animaux ne survivent pas deux jours. C’est terrible. »