Dans cette nouvelle instruction technique, le ministère détaille les points essentiels en anticipation de la campagne de surveillance de la tuberculose bovine pour 2022-2023. Ce document vient notamment préciser certaines dispositions de l'arrêté du 8 octobre 2021 fixant les nouvelles mesures techniques et administratives relatives à la maladie. La DGAL attire particulièrement l'attention sur les obligations en matière de "formation à la biosécurité, et aux possibilités d'accompagnement dans le cadre du plan de relance". 

Assurer un dépistage dans de bonnes conditions

"L'amélioration de la situation sanitaire passe en priorité sur le plan technique par l'amélioration de la sensibilité du dispositif de surveillance accompagnée du renforcement des mesures de prévention et en particulier la biosécurité", rappelle la DGAL.

Pour contenir au mieux la maladie, les spécialistes placent comme "enjeu essentiel" le dépistage précoce des bovins. À ce sujet, ils rappellent que "la qualité de cette surveillance repose tout d'abord sur le dépistage d'un échantillon d'animaux le plus important possible". 

"C'est pourquoi il est impératif que tous les bovins identifiés sur le document d'accompagnement des prélèvements (DAP) de prophylaxie et présents dans l'exploitation le jour de l'intervention en élevage fassent l'objet d'une intradermotuberculination", poursuit l'instruction ministérielle. Pour mener à bien cette intervention réalisée par le vétérinaire sanitaire, "une parfaite contention des bovins est indispensable". C'est en ce sens que l'éleveur a un rôle à jouer : "la contention est de sa responsabilité", rappelle l'instruction. 

Les ayants droit à un soutien financier

S'agissant des mesures d'accompagnement de la prophylaxie, l'État avait fixé une participation financière au coût de l'intradermotuberculination, à hauteur de 6,15 € hors taxe par bovin. 

Les cheptels soumis à prophylaxie mais ne pâturant pas en zone de prophylaxie renforcée bénéficient de cet accompagnement. "Une modification de l'arrêté ministériel datant du 25 juillet 2022 clarifiant ce point est en cours", informe la DGAL. Par ailleurs, "un dispositif d'accompagnement financier permettant une prise en charge partielle du coût de la mise en œuvre du test interféron gamma est également en action pour les élevages concernés par ces mesures de dépistage" (1).

Pacte biosécurité et bien-être animal

Sur l'accompagnement de la biosécurité, un dispositif d'aide de 100 millions d'euros est reconduit pour 2023. Un fonds est notamment alloué au soutien à la formation des éleveurs à la biosécurité pour la prévention des zoonoses et au bien-être animal. Pour rappel, le suivi d'une formation sur la biosécurité de la tuberculose est obligatoire sous deux conditions :

  • À l’issue des mesures d'assainissement et de nettoyage désinfection pour le recouvrement de la qualification "indemne d'infection tuberculose bovine" ;
  • Dans un délai d'un an après mise en évidence du lien de voisinage pour tous les éleveurs dont le troupeau est en lien épidémiologique avec un troupeau infecté. 

(1) Les cheptels du type manade ou ganaderia des départements des Bouches-du-Rhône, du Gard, de l'Hérault, du Gers, des landes et des Pyrénées-Atlantiques conservent un dépistage basé sur l'utilisation de l'interféron gamma. Les bovins âgés de plus de 12 mois des deux départements de Corse sont également concernés par un dépistage en interféron gamma.