Désiler sans avoir à enlever les pneus et débâcher, voilà ce que propose Philippe Perrein. Cet ancien agriculteur vosgien a mis au point un produit à projeter sur le silo, qui sèche en une quinzaine d’heures en formant une protection imperméable. Et, cerise sur l’ensilage, consommable par les bêtes ! Pour cette innovation, il vient d’être primé au concours Lépine de Strasbourg, en octobre. « Cela fait quinze ans que je réfléchis à une solution, explique-t-il. De la nécessité d’apporter du calcium pour abaisser le pH du maïs ensilage m’est venue l’idée du mélange. » Mais de la « recette », il n’en dira pas plus, alors qu’un brevet est en cours de dépôt. L’innovation réside dans les cinq « liants », tous consommables par les bovins, qui entrent dans la composition, en plus d’une base constituée à 80 % d’une algue, le lithothamne.

Étanchéité

Avant application, le produit se présente comme une farine. Il est mélangé à de l’eau dans une simple machine à crépir, prend la texture d’une bouillie, puis il est épandu sur le silo en une couche de 3 à 4 cm. « La “bâche” va varier de texture dans le temps, durcir au soleil, se ramollir sous la pluie, mais conserver une étanchéité totale et résister à des températures entre -18° et + 35 °C », explique Philippe Perrein.

Edouard Ferry, agriculteur à Derbamont, dans les Vosges, est très intéressé par la technique. Il a « prêté » une partie de son silo de maïs pour faire un essai. « Il faut voir comment le produit va évoluer dans le temps, s’il va tenir toutes ses promesses… », souligne l’éleveur. Des tests sur des rumens artificiels, réalisés par l’Inra, vont être réalisés dans les prochains mois afin de vérifier la bonne digestibilité du produit avant une commercialisation à partir de juillet 2017.