La décision de justice, rendue le 25 janvier dernier par le tribunal de commerce de Guéret, dans la Creuse, satisfait les éleveurs de l’ex-pôle viandes locales de Bourganeuf repris par la coopérative de consommateurs « C’est qui le Patron ?! ». Ils sont prêts à poursuivre ensemble « une formidable aventure ».
« Nous sommes soulagés de la pérennité que va assurer notre repreneur à un outil auquel nous croyons fort », exprime Guillaume Betton, producteur ovin et ex-président du pôle viandes locales. La structure a été créée par une centaine d’éleveurs : 80 exploitations à 50 % originaires de la Creuse, 25 % de la Corrèze et 25 % de la Haute-Vienne. L’objectif : développer les circuits courts et remédier à la disparition des abattoirs dans la Creuse.
Ouverte en mars 2020, la structure d’abattage multi-espèces, de transformation de viandes et de préparation de plats cuisinés employait 9 salariés pour un tonnage annuel prévu de 500 tonnes équivalent carcasse. Elle avait lancé sa marque « Les Viandes paysannes », mais le démarrage en plein premier confinement à cause du Covid l’a pénalisée. Et le désengagement d’un fournisseur sur l’outil d’abattage des bovins l’a fragilisée au point qu’elle était placée en liquidation judiciaire mi-janvier.
« Un mariage historique »
La recherche active d’un repreneur a porté ses fruits grâce à la rencontre décisive des éleveurs avec « C’est qui le Patron ?! ». « C’est une grande première pour nous, explique Nicolas Chabanne, le fondateur de la marque. Il s’agit d’un mariage historique : les consommateurs deviennent des partenaires directs de la vie des producteurs. C’est dans la droite ligne des valeurs qui nous animent depuis notre création il y a cinq ans. Notre but est d’assurer une juste rémunération aux éleveurs et aux salariés de l’entreprise, ainsi qu’une transparence totale aux consommateurs sur la qualité des produits. Le pôle viandes locales est un outil extraordinaire, un “bijou” en matière de bientraitance animale, poursuit-il. Nous allons faire décoller sa notoriété et les ventes de cette formidable initiative. Le nom de la nouvelle structure, qui pourrait être “Paysans & Consommateurs”, illustre bien notre philosophie. »
Monique Roque-Marmeys