Le lundi 25 octobre 2021, l’abattoir mobile du Bœuf éthique est installé en haut d’un grand pré. Sur le sol superficiel où la roche affleure, les conditions de portance sont assurées.

C’est une première : lors des sept précédentes interventions, les deux camions frigorifiques (abattoir, stockage des carcasses­), ainsi que la remorque abritant les vestiaires des cinq opérateurs et le bureau du vétérinaire mandaté par l’État, dont la présence est obligatoire, s’étaient déployés sur le site des exploitations.

Dans une ambiance calme

Alors que trois vaches pâturent tranquillement à proximité des véhicules (elles ne seront abattues que le lendemain), trois simmentals ont été rassemblées dans un petit parc provisoirement aménagé par l’éleveur. À 13 h 30, elles sont tuées, saignées, éviscérées, pesées, classées, dans une ambiance calme, propice aussi bien au bien-être animal qu’à celui des opérateurs.

 

Les carcasses, mises en ressuyage, seront transférées quelques jours plus tard à l’abattoir d’Autun où elles matureront quinze jours. Les peaux, salées et soigneusement stockées dans des bacs spécifiques, suivront le même chemin. Les déchets issus de l’abattage ont été déposés dans un conteneur en bout de champ. Il sera collecté rapidement par une société d’équarrissage.

Un objectif de mille tonnes par an

Indissociable de la filière « Le Bœuf éthique », l’abattoir mobile fonctionne depuis deux mois. Une cinquantaine d’animaux ont ainsi été tués. « On est toujours en rodage, précise Émilie Jeannin, éleveuse en Côte-d’Or. On n’a pas le droit au faux pas. » En période de croisière, six à dix animaux (vaches et veaux essentiellement) pourraient être abattus quotidiennement, avec un objectif de mille tonnes par an.

 

Le coût de l’abattage, nécessairement plus élevé, n’est pas supporté par l’éleveur mais par la filière du Bœuf éthique, qui achète les animaux. À elle de générer une plus-value suffisante pour couvrir les charges et rémunérer correctement les producteurs. Le prix payé à l’éleveur intègre les coûts de production définis dans le ca­dre des plans de filière. Là aussi, c’est une première.

 

Le projet a nécessité un investissement global de 1,8 million d’eu­ros. Il a été rendu possible par la loi Egalim, qui prévoit une expérimentation de ce type, et grâce au soutien financier du plan de relance.