L’évaluation du nombre de loup de l’Office français de la biodiversité (OFB) relance la colère des syndicats agricoles. À 1 013, ce chiffre communiqué par la préfecture de la Région Auvergne-Rhône-Alpes le 12 décembre 2024 est quasi stable par rapport à 2023 (1 003 en 2023).

Une pression de prédation en hausse

Ce chiffre est déterminant pour établir le nombre de loups à prélever en 2025. La réglementation l’a fixée à 19 % de l’effectif recensé l’année précédente, soit 192 sujets pour 2025. C’est dix-sept de moins qu’en 2024, alors que les autorisations de tirs sont quasi bloquées depuis la fin du mois de novembre 2024.

Cette décision intervient alors que « la préfecture annonce une hausse de 4,6 % des attaques et une hausse des victimes de 10,6 %, souligne la FNO dans un communiqué de presse publié le 13 décembre 2024. Cela signifie qu’avec un seuil de prélèvement en baisse et une pression de prédation en hausse, les éleveurs seront abandonnés sans défense encore plus tôt dans l’année ! »

Boycott du Groupe national pour la FNO

La FNO réclame davantage de cohérence dans les décisions car elle estime que l’État français renforce la protection alors que la semaine dernière le comité permanent de la convention de Berne a abaissé le statut de protection du prédateur. En signe de protestation, la FNO et le Caf ont annoncé qu’ils ne participeraient pas à la prochaine réunion du Groupe national loup prévue le 16 décembre 2024.

Des chiffres qui ne reflètent pas la réalité

Christian Provent, de la Coordination rurale, compte se rendre à ce rendez-vous qui devait se tenir deux mois plus tôt mais il est comme d’habitude sceptique devant les chiffres annoncés qu’il juge incohérents. « Les indices récoltés sont beaucoup plus importants que l’année précédente, indique-t-il. Il y en a au moins 1 000 de plus. La nouvelle méthode de comptage n’apporte pas plus de transparence que l’ancienne. Ils ne reflètent pas la pression du terrain. »

Le responsable aimerait aussi que les prélèvements salivaires puissent être effectués sur les cadavres pour les analyser et rendre plus juste le décompte de l’effectif.

À la Confédération paysanne, c’est la politique des tirs qui est pointée du doigt. « Pour l’effectif, nous faisons confiance aux agents de l’OFB », indique Annabelle Lenoir qui, en revanche, critique la gestion des tirs. La responsable syndicale déplore notamment que les exploitations soumises à la pression de la prédation en fin d’année ne puissent pas tirer le loup même en situation d’attaque car le quota de prélèvement est quasiment atteint.

La protection des bovins est un autre sujet qui préoccupe Annabelle Lenoir. « Il faudrait que ceux qui le souhaitent soient aidés pour mettre en place des clôtures ou des chiens de protection, indique-t-elle. Il n’est pas acceptable que le tir soit la seule réponse aux attaques sur bovins. »