« Les attaques de loups s’enchaînent », constate la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) du Doubs. Mais « les éleveurs font face depuis des semaines au refus systématique des services de l’état de délivrer des autorisations de tirs de défense en dehors de 17 communes » consistant en une zone expérimentale.
Pas de réponse concrète de la DDT
Sollicitée par l’AFP, la préfecture du département n’a pas répondu dans l’immédiat. Florent Dornier, président de la FDSEA du Doubs, a indiqué avoir été reçu par le directeur adjoint de la direction départementale des territoires (DDT). « Il a bien pris note de l’ensemble des revendications », a-t-il déclaré, mais n’a pas donné de réponse concrète aux éleveurs.
Ces derniers ont aussi fustigé les attaques en justice d’associations de protection de la nature contre les tirs. « Chaque génisse qui sera prédatée à partir d’aujourd’hui et qui ne bénéficiera pas d’un tir de défense simple finira devant la sous-préfecture », a conclu Florent Dornier.
Des tirs contestés par les associations
Dans le Doubs, une première louve a été abattue en situation d’attaque sur un troupeau le 24 août 2024 sur arrêté préfectoral. Un deuxième loup « en situation d’attaque » a été abattu le 6 septembre. Mais en juin, le tribunal administratif de Besançon avait annulé deux arrêtés préfectoraux autorisant des tirs contre le loup.
Ces tirs visent à protéger les troupeaux. Le tribunal a argué que « le loup est une espèce protégée en vertu du droit européen » dont « la destruction est en principe interdite ». Toutefois, la loi prévoit des dérogations pour prévenir des « dommages importants à l’élevage ».
Ferus conteste les tirs de loups dans le Doubs (27/12/2022)
Des tensions avec l’administration
Le président de la chambre d’agriculture du département voisin de la Haute-Saône avait appelé, à la fin de septembre, les éleveurs de son département à s’armer et à « taper » illégalement des loups afin de protéger leurs troupeaux. Cette prise de position avait entraîné des condamnations du préfet et de la ministre chargée de l’Environnement.
La France métropolitaine compte environ un millier de loups et le quota d’abattage est fixé à 19 % de la population recensée par an. En 2022, les indemnisations pour des dégâts causés par les loups s’élevaient à quatre millions d’euros.