L’élément déclencheur remonte à vendredi dernier, le 21 novembre 2025, lorsque la Coordination rurale a refusé de voter le budget 2026 de la chambre d’agriculture, et le budget rectificatif de 2025. C’est ce qu’ont rapporté à un journaliste de l’AFP, la présidente de l’organisme consulaire Christine Valentin (FNSEA) et plusieurs élus de la Coordination rurale. Cette situation a de facto entraîné la mise sous tutelle de l’organisme.

La préfecture appelle à restaurer « un dialogue nécessaire »

« Dans l’immédiat, il s’agit d’achever l’année 2025 en payant les dépenses obligatoires », a expliqué la secrétaire générale de la préfecture, Laure Trotin. La représentante du préfet a appelé à restaurer « un dialogue nécessaire » pour construire « un budget de compromis », faute de quoi le budget de 2025 sera reconduit « aussi longtemps que nécessaire ».

Pour justifier son refus de voter les budgets, la Coordination rurale a assuré n’avoir reçu les comptes « que la veille de la session », selon Jean-Luc Boulet, l’un des élus. Pour lui, « le blocage ne vient pas de la CR » mais de Christine Valentin, qui n’est selon lui « ni légitime, ni majoritaire », faisant allusion aux résultats du scrutin de janvier dernier.

Plusieurs mois de tension

Dans ce département rural le moins peuplé de France, la Coordination rurale a obtenu 13 élus sur 18 dans le collège 1 (exploitants actifs). Mais les autres collèges représentants du monde agricole (salariés, retraités, coopératives…) ont renversé la tendance pour arriver à une égalité parfaite et Christine Valentin avait finalement été élue au bénéfice de l’âge.

Lors d’une manifestation le 12 mars 2025 à Mende, une centaine de membres de la Coordination rurale ont vivement protesté contre cette situation. La FRSEA Occitanie avait alors dénoncé les « pressions constantes et croissantes » et les « menaces » de la Coordination rurale.

« J’espère sincèrement que, grâce à l’intelligence collective au sein des élus de la Chambre, facilitée par la volonté de transparence démontrée de part et d’autre, le temps des blocages de principe cède enfin la place à la concertation constructive », a affirmé Christine Valentin dans un communiqué de presse diffusé ce mardi.