Les associations de défense des prédateurs estiment que le statut du loup est "très précaire" dans le massif du Jura. Même si deux meutes sont recensées du côté suisse, les organisations militantes ont déposé des recours contre deux arrêtés de tirs de défense signés par le préfet du Doubs le 10 octobre 2022.

Les deux loups tués dans le secteur, dont la louve alpha de la meute du Risoux, ont ravivé les tensions. C’est "une "solution" de facilité inutile qui ne protège pas les troupeaux et décime les familles de loups. Et une solution illégale", indiquent les associations dans leur communiqué du 20 décembre 2022.

La non-protégeabilité des bovins et des équins remise en cause

Les associations contestent aussi le principe de non-protageabilité des bovins et équins retenu par l’État, jugeant qu'il repose "sur une simple note technique du préfet coordonnateur du plan national loup du 28 juin 2019, poursuit le communiqué. Cette note n’a jamais été publiée de sorte qu’elle est inopposable et n’a aucune valeur juridique.

Cette note souligne "des moyens de protection inadaptés. Et pour cause ! Aucune recherche ni expérimentation sérieuse de mesures de protection passive ou active des bovins ne sont effectivement développées en France, alors que les loups sont de retour depuis maintenant 30 ans dans notre pays", dénoncent les associations.

Trop de tirs

Concernant les autorisations de tirs, les organisations militantes considèrent que, même si elles respectent le plafond national, elles doivent être appréciées au niveau local. Elles estiment aussi que " la non-publication de la totalité des arrêtés de tirs de défense, si elle n’est pas illégale, rend opaque les décisions en matière de tir et n’aide pas à établir un dialogue transparent entre les différents acteurs".

Entêtement sur les moyens de protection

Les associations campent sur leurs positions au sujet de la protection :" l’État fait perdre un temps précieux aux éleveurs et manque à son rôle de conseil pour la mise en place de moyens de protection efficaces afin de cohabiter avec cette espèce protégée", jugent-elles.