« Mes chiens de protection sont indispensables à mon activité. Toute l’année, ils vivent dehors avec nos brebis. Jour et nuit, ils montent la garde. Ils sont éduqués pour tenir en respect les prédateurs grâce à leurs aboiements », décrit Christelle Regnier. Avec son mari, ils possèdent un cheptel de 500 brebis et agneaux, répartis en trois troupeaux sur la commune de Condat-sur-Vézère (Dordogne).
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Vols, chiens errants et sangliers
« Nous nous sommes installés en décembre 2018, se souvient Christelle. Nous avons subi un vol d’agneaux en pleine période pascale en avril 2019. Cet évènement a déclenché l’acquisition de deux chiens. » Aujourd’hui, ils en possèdent cinq. « Le premier risque dans notre métier, c’est le vol. Ensuite, il y a l’attaque des chiens errants ou de sangliers. »
« Pour le loup, nous savons que l’espèce est en expansion, poursuit-elle. Les attaques sont de plus en plus fréquentes dans les départements voisins, la Corrèze et la Haute-Vienne. Ce prédateur peut parcourir plus de 150 kilomètres par jour. C’est ma hantise de me réveiller un matin et de trouver mes bêtes déchiquetées par un loup. »
La dernière attaque avérée de loup en Dordogne remonte à six ans. Ce qui ne décourage pas la cellule loup de ce département et les services de l’Etat mènent une action pour que les élevages se dotent de patous. « Nous sommes dans la prévention, précise le sous-préfet de Nontron, responsable du dossier. Le classement de la Dordogne en cercle 3 permet aux éleveurs de bénéficier de subventions. »
800 euros de subvention par chien et par an
« Ces aides sont les bienvenues, poursuit Christelle Regnier. Le montant est de 800 euros par an et par chien, pour l’acquisition, la stérilisation, l’alimentation et le coût des filets de protection. Cela nous permet de payer la facture d’aliments qui atteint 250 euros mensuels pour nos cinq patous. »
En Dordogne, selon un premier recensement de la chambre d’agriculture, 35 professionnels ont acquis des chiens de protection. Il faut compter deux années d’investissement de l’éleveur pour qu’ils soient opérationnels.