« Poursuivre la protection » du loup, mais aussi « mieux accompagner la profession agricole face à la menace de la prédation », telle est l’ambition du ministère de l’Agriculture à l’égard du nouveau plan national d’actions (PNA) sur le loup, présenté ce vendredi 23 février 2024. Plusieurs nouveautés sont au menu.
En ce qui concerne les tirs de défense, le nouvel arrêté-cadre permet « l’usage des caméras d’observation nocturne et supprime l’obligation d’éclairage pour les louvetiers. Les éleveurs devront eux continuer à éclairer avant de tirer par question de sécurité », explique Louis de Redon, conseiller en forêt et bois, gestion de l’eau et des ressources naturelles auprès du ministre de l’Agriculture.
En cas de tirs de défense simple, il sera permis de passer d’un à deux tireurs, voire trois, « notamment dans les alpages étendus ».
La rapidité des procédures de délivrance des autorisations de tir devrait passer en dessous des 48 heures après attaque. « Nous voulons déployer les louvetiers plus rapidement sur le lieu de l’attaque. Ils devront intervenir dans les 48 heures si l’autorisation de tir est déjà accordée et dans les 72 heures si une nouvelle autorisation est nécessaire », précise le conseiller.
Louis de Redon rappelle que « 85 % des prélèvements sont faits par des louvetiers et 15 % par les éleveurs ». Les louvetiers ont pourtant beaucoup moins d’autorisations que les éleveurs (quelques dizaines contre quelques milliers). En cause, le loup qui est « très discret et difficile à tirer ».
Sur la piste de la révision du statut des loups (22/02/2024)
Plus d’indemnisations
Les barèmes d’indemnisation des dommages causés aux élevages ont été revus à la hausse : « +33 % pour les ovins et +25 % pour les caprins ». Cela concerne aussi bien les pertes directes subies à cause du loup, de l’ours ou du lynx.
Dernière nouveauté majeure du plan loup pour 2024-2029, les préfets pourront désormais « délivrer une autorisation de tir dès la première attaque sur les troupeaux non-protégeables (bovins, équins et asins) ». Le PNA promet aussi 2,5 millions d’euros affectés au financement de recherches sur des moyens de protection innovants. « Les solutions à l’aide de drones ou encore d’effarouchement du loup grâce aux hormones sont dans les tuyaux », évoque Louis de Redon.
Chiens de protection
En ce qui concerne le statut des chiens de protection, « un article spécifique a été ajouté au projet de loi d’orientation et d’avenir agricoles. Il permettra de sécuriser les éleveurs dans l’usage de leurs chiens de protection, notamment au regard de leur responsabilité pénale », partage le communiqué de presse du ministère de l'agriculture.
« L’enjeu de ce nouveau plan loup est de ne pas laisser un éleveur en détresse après une attaque, car c’est une expérience traumatisante », assure Louis de Redon.