En France, des loups ont été recensés dans plusde cinquante départements en France. Le 18 avril 2023, à l’occasion d’une table-ronde organisée par l’Association française des journalistes agricoles (Afja), les invités ont dressé, devant Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, le bilan de la présence du prédateur.

« Les comptages de l’Office national de la biodiversité rapportent la présence de 921 canidés sur le territoire français en 2022. Il y a une croissance du nombre de constats et de victimes de plus de 20 % par rapport à 2021 », estime Claude Font, secrétaire général de la Fédération nationale ovine (FNO).

« J’ai conscience qu’on demande aux éleveurs de gérer une situation difficile avec le loup. On a longtemps cru que l’indemnisation résolvait le problème, alors que ce n’est pas le sujet », constate Marc Fesneau. « Le problème réside dans la pression psychologique subie par l’éleveur, renchérit Claude Font. Il est atteint directement dans son activité économique, mais aussi dans sa vie personnelle, familiale. »

« La seconde brigade est en cours de recrutement »

La discussion s’est vite engagée sur les solutions envisagées par le ministère pourgérer la situation. Le président de la République avait confirmé, en juillet 2022, la création d’une seconde brigade d’intervention loup. Marc Fesneau précise que « les agents sont en cours de recrutement ». Le lieu n’est pas encore connu, mais les Pyrénées sont dans le viseur, ainsi que le Massif central.

Pour Claude Font, il faut également procéder à une association des tirs de défense, pour faciliter leur mise en œuvre. Tirs d’effarouchement, tirs de défense simple, tirs de défense renforcée… Les conditions pour les utiliser sont nombreuses et les tirs de défense simple (un seul tireur) sont jugés peu efficaces. « Le sujet est en discussion », répond le ministre.

Former des aides-bergers ?

Selon Thomas Pfeiffer, doctorant à l’université de Strasbourg et Fondateur de la Maison du loup (association de protection du loup en Alsace), il est nécessaire de mettre en place dans les lycées agricoles une formation « d’aide-berger » qui permette de prendre la relève pour la surveillance du troupeau le soir. « Le loup n’a peur que de l’Homme, sa présence diminue le risque d’attaques. »

« La réalité, répond Jean-David Abel (FNE), c’est que le métier de berger est rude et que les bergers recrutés en dehors du monde agricole ont tendance à baisser les bras. »